Famille Mulliez : l’exploitation à fond la forme !


Ruissellement inversé


Une enseigne Décathlon qui appartient à la famille Mulliez.

C’est Noël avant l’heure pour la famille Mulliez. Le pillage continue pour ce clan de milliardaires de la grande distribution : après Auchan, c’est Décathlon qui va régaler l’appétit vorace des actionnaires.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne s’ennuie pas avec les Mulliez ! Cette famille enchaîne les opérations de casse sociale et de gavage d’actionnaires. Peur de ne pas avoir assez de cadeaux à mettre sous le sapin ?

Quand Décathlon licencie tout en faisant des superprofits

Début novembre, nous expliquions l’escroquerie organisée par la famille Mulliez – qui est, rappelons-le, la sixième fortune de France, évaluée à 26 milliards – avec son groupe Auchan. L’enseigne de magasins vient en effet d’annoncer la suppression de plus de 2.400 emplois. Un plan de licenciement massif qui a du mal à passer quand on sait que le groupe est gavé d’argent public, via le fameux CICE, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi : Auchan a reçu pas moins de 500 millions d’euros d’argent public en 10 ans, et a versé un milliard à ses actionnaires en 2023. La grande distribution dans sa globalité a profité de l’inflation pour augmenter massivement ses marges, et ça finit par se voir.

Aujourd’hui, c’est au tour de Décathlon, enseigne également détenue par la famille Mulliez, de subir de plein fouet une opération de pillage organisé. L’entreprise de magasins de sport qui fournit des k-ways, masques et parapluies bien utiles pour les manifestations, est aussi un rapace capitaliste.

En effet, les syndicats ont appris le 29 novembre qu’aucune augmentation collective ne serait accordée aux salarié-es, mais qu’un milliard d’euros de dividendes serait versé aux Mulliez, actionnaire principal de la chaîne de magasins. 80% des salarié-es de Décathlon touchent 2000€ brut mensuels ou moins. On vous laisse faire le calcul du nombre d’années nécessaires pour arriver au milliard d’euros lorsqu’on a ce salaire. Pour les nul-les en maths : vous serez mort-e, et vos descendant-es sur 10 générations aussi, avant de les avoir. Dans le même temps, il y a eu mille emplois supprimés sur l’année chez Décathlon.

L’occasion de se souvenir que les capitalistes sont des parasites vivant uniquement en volant la force de travail des salarié-es. Ils ne produisent rien mais détruisent tout. Les syndicats se disent «sous le choc» après la révélation de ces dividendes, et appellent à une grève nationale dans tous les magasins le 7 décembre, fait rarissime chez Décathlon.

Opacité et chantage à l’emploi : on ne change pas une équipe qui gagne

Nous l’avons dit, Décathlon, tout comme Auchan, a largement bénéficié du CICE, un cadeau fait aux grandes entreprises, sans aucune vérification sur les hypothétiques créations d’emplois qui devaient être réalisées en retour. Les syndicats ont demandé à de multiples reprises que Décathlon prouve avec transparence où ces millions avaient été injectés. Sans succès.

Et pourtant, le chantage à l’emploi reste un élément central de la tactique des grands patrons. En effet, la même semaine, le grand patron de l’industrie pharmaceutique Pierre Fabre, farouche partisan du projet d’autoroute A69, a menacé dans un entretien à la Dépêche de « remettre en cause le développement local » si le chantier routier était stoppé. En effet, le Tribunal administratif de Toulouse pourrait décider le 9 décembre de suspendre les travaux, après que la rapporteuse publique se soit prononcée en faveur d’une annulation des autorisations environnementales.

«L’entreprise n’aura aucune leçon à recevoir en matière d’aménagement du territoire lorsque, si ce projet d’autoroute était abandonné, elle se déportera vers d’autres grands centres urbains» a expliqué le milliardaire. La mafia A69 ne se cache même pas pour faire pression sur les juges. Pas besoin d’avoir lu Marx pour se rendre compte que le capitalisme est une prise d’otage de la vie des individus et de la nature à travers le salariat et le chantage à l’emploi.

Il faut donc le répéter encore et encore : les grandes entreprises ne sont pas «créatrices» d’emploi. Elle ne font qu’acheter du travail. Sans nous, leurs entreprises ne tournent pas, et adieu les profits. Sans elles, nous pourrions décider d’une juste répartition des richesses de manière démocratique. C’est ce qu’on appelle l’autogestion.

Si les grandes entreprises ne créent pas d’emplois, elles en détruisent massivement. En 2021 un rapport de l’INSEE démontrait noir sur blanc qu’entre 2008 et 2017, elles ont supprimé plus de 240.000 emplois (résultat obtenu en faisant la différence entre le nombre de créations et le nombre de destructions). Les multinationales cotées en bourse ne se développent jamais par elles-mêmes, mais en rachetant de plus petites entreprises dynamiques. La CGT lançait d’ailleurs l’alerte la semaine dernière sur un chiffre record de plans de licenciement : 250 sont recensés, 250.000 emplois menacés.


Joyeux Noël, mais pas pour tout le monde.


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