Les mensonges du Premier Ministre sur la plus grosse affaire de pédophilie française : 112 plaintes déposées pour violences physiques, agressions sexuelles et pédocriminelles à l’institut catholique Notre-Dame-de-Bétharram entre 1950 et 2010.
À quand la démission ?

La commune de Lestelle-Bétharram se situe à quelques kilomètres de Pau, la ville chérie de notre glorieux premier ministre François Bayrou. Cette ville, vous en avez certainement entendu parler ces derniers jours : c’est ici que se trouve l’institut catholique Notre-Dame-de-Bétharram, visé par pas moins de 112 plaintes pour violences physiques, agressions sexuelles et pédocriminelles entre 1950 et 2010. 60 années pendant lesquelles un nombre incalculable d’enfants a subi l’innommable.
Un collectif d’anciens pensionnaires a été crée en 2023 devant l’inaction des pouvoirs publics, malgré les multiples signalements. En 2023 une première victime, Jean-Marie Delbos, s’est fait indemniser par la Commission reconnaissance et réparation (CRR) après avoir subi des abus sexuels dans les années 50. À l’époque, il avait été placé en hôpital psychiatrique après que l’institution l’ait fait passer pour fou. Une enquête a enfin été ouverte par le parquet de Pau début 2024. Et Médiapart a dévoilé que M. Bayrou le savait, mais a couvert ces crimes.
Plusieurs députés l’ont interpellé mercredi 12 février au Parlement, réclamant sa démission. Mais Bayrou s’est enfermé dans ses mensonges : “Jamais je n’ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit… des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements”. Pourtant, les témoignages abondent et se recoupent : le Premier Ministre ne pouvait pas ne pas savoir, depuis au moins 1996. Ses propres enfants étaient d’ailleurs scolarisés dans l’établissement. À l’époque, François Bayrou est à la fois parent d’élève, député du département (1986-2012), maire de Pau (depuis 2014), président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques (de 1992 à 2001). Il est surout, à ce moment, ministre de l’Éducation Nationale. Il est matériellement impossible qu’il n’ait pas su.
En 1996, la première affaire éclate au grand jour : un jeune garçon de 14 ans perd une partie de son audition après avoir été frappé par un surveillant. Son père se mobilise, distribue des tracts et se démène pour que l’agression ne reste pas impunie et réussit à faire parler de l’histoire au niveau national. Le surveillant est condamné.
Bayrou soutient qu’il ne savait rien. Pourtant, dans la même classe que ce garçon se trouvait un dénommé Calixte Bayrou. Le fils du Premier Ministre donc. Une enseignante de l’établissement, Françoise Gullung, affirme également avoir prévenu le ministre : “J’en ai notamment parlé de vive voix à François Bayrou, pour lui dire d’être vigilant”. Pire, François Bayrou s’était rendu à l’époque à Bétharram. Pour condamner cet acte ? Non, pour affirmer son soutien à l’établissement. Le mensonge est donc flagrant : il fait mine aujourd’hui qu’il ne savait pas, alors qu’il s’était rendu sur place pour soutenir le pensionnat et nier les violences.
En 1998, une nouvelle affaire éclate. Le père Carricart est incarcéré pour viol sur un enfant, et d’autres témoignages suivent. Il finit par se suicider. Des familles écrivent au ministre, la femme de Bayrou se rend aux obsèques du pédocriminel. Pourtant, encore une fois, le ministre nie avoir été au courant de l’affaire. Cela relève soit de l’incompétence et de l’aveuglement les plus crasses, soit d’un choix délibéré de couvrir des crimes et de se dédouaner.
Mais le Premier Ministre est allé encore plus loin. François Bayrou est personnellement intervenu auprès du juge Christian Mirande, alors même que le secret de l’instruction a toujours court, pour demander des informations confidentielles sur l’affaire. Ce qu’il dément aujourd’hui. Il persiste dans ses mensonges : «Je ne connaissais pas le père Carricart… Jamais je n’ai été au courant de cette histoire à ce moment-là, jamais je n’ai entendu parler des accusations de viol». Mais Bayrou a fait un 360° concernant cette déclaration, et reconnaît aujourd’hui avoir eu un bref échange, mais «jamais, bien entendu, je n’aurais eu l’idée d’interférer avec l’instruction». Il n’en est plus à un mensonge près.
François Bayrou n’a aucune légitimité : non seulement il a fait étalage de sa nullité depuis le premier jour sa prise de poste. À la tête du gouvernement le plus réactionnaire de la Cinquième République, il avance à marche forcée, à coups de 49.3. Mais en plus, alors que les appels à la démission se multiplient, il a de nouveau été sauvé par le RN mais aussi le PS lors d’une 5e motion de censure aujourd’hui. On pourrait penser que protéger des pédocriminel serait une ligne rouge. Mais reste-t-il encore des lignes rouges pour ces gens ?
Des manifestations auront lieu partout en France ce jeudi 13 février pour réclamer la démission de Bayrou.
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3 réflexions au sujet de « Bayrou couvre des actes pédocriminels et ment au Parlement »
en France, on aime les pédocriminels et les violeurs, alors on les protège…
Merci pour cet article.
Petite coquille : Il n’est plus à un mensonge PRES.
Même s’il est prêt à mentir…
Merci pour le signalement, c’est corrigé !