Nantes : un gymnase occupé pour réclamer un toit pour toutes et tous


Il y a une semaine, des centaines de policiers surarmés expulsaient la salle de spectacle de la Gaîté Lyrique à Paris, occupée par des centaines de mineurs exilés. Ce mercredi 26 mars, c’est à Nantes qu’un gymnase est réquisitionné par des familles sans logis, soutenues par l’association Droit Au Logement (DAL).


Des banderoles réclamant un toit pour toutes et tous sont placées au gymnase occupé à Nantes.

Depuis 14h ce mercredi, des enfants, des femmes et des hommes se trouvent dans le gymnase Pré Gauchet situé dans le quartier Malakoff à Nantes. Une occupation collective avec une cantine et de quoi rester sur place.

Des mamans témoignent de leur désespoir au média Actu Nantes : «La nuit, je dors dans les cages d’escalier ou dans les parkings. Je demande un logement depuis 2020 et je n’ai toujours rien». Une autre, avec ses deux enfants, âgés de 9 et 12 ans, raconte : «Je dors dans la rue avec mes enfants. Le 115 ne répond pas». Le 115, le numéro de l’urgence sociale, est chargé d’orienter les personnes en grande difficulté vers des hébergements, en particulier les femmes et les enfants. Cela fait longtemps que ce service, comme beaucoup d’autres, n’est plus assuré correctement faute de moyens. Cette occupation vise donc à «alerter la Ville et l’État» pour que la loi de réquisition soit appliquée.

À Nantes comme partout en France, des milliers de logements sont vides. Le DAL en a recensé 43.000 en Loire-Atlantique, et il y en a plus de 3 millions en France. Largement de quoi loger décemment tout le monde.

L’association exige «un toit maintenant» pour les «oublié-es du 115» et explique que les familles qui crient à l’aide «ont effectué les démarches et beaucoup ont une demande de logement social». Il s’agit de travailleurs et travailleuses : «premières de corvée, elles occupent souvent des emplois précaires et sous-payés de la Métropole».

En haut : des personnes occupent les gradins du gymnase occupé.
En bas : une cantine distribue des repas.

Des manifestations ont déjà eu lieu le 22 janvier et 12 février devant les locaux d’un service préfectoral chargé de l’accueil, sans être entendues. L’État «poursuit son « tri » et condamne à l’errance et à la violence de la rue de nombreuses personnes. C’est inacceptable !» s’indigne le DAL.

Dans son communiqué, l’association donne aussi des pistes : plusieurs bâtiments pourraient être réquisitionnés pour répondre à ce besoin vital d’hébergement, par exemple l’ancienne École Supérieure Maritime, l’ancien CHU ou l’ancienne école des Beaux Arts… Les lieux inoccupés ne manquent pas à Nantes.

Cette action intervient quelques jours avant la fin de la trêve hivernale, qui aura lieu le 1er avril, et qui s’accompagnera de nouvelles expulsions locatives.

L’occupation de ce gymnase fait suite à des années de lutte pour le droit au logement à Nantes : occupation du Lieu Unique en 2012, série d’occupations en 2018 et 2019 puis du square Daviais, entre autres, accompagnées d’un grand mouvement de réquisitions et de puissantes mobilisations.


Si vous voulez soutenir cette action, le gymnase Pré Gauchet se situe au 13 rue Nina Simone à Nantes.

Vous pouvez aussi suivre le DAL de Nantes sur instagram : dal_nantes

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