Pour la Palestine, contre les CRA et les expulsions, avec les Roms : retour sur un samedi de lutte à Nantes

La mobilisation du 17 mai à Nantes était annoncée depuis plusieurs semaines par une coalition nommé COLÈRE, qui regroupe plusieurs collectifs et associations militantes luttant contre le projet de construction d’un CRA – Centre de Rétention Administrative – à Nantes. Après diverses formes de lutte ces derniers mois – rassemblements mensuels, blocage d’une entreprise complice de ce projet, collages, festival… – l’objectif était de proposer une manifestation dans le centre de Nantes afin de donner plus de visibilité à cette lutte.

Depuis, la répression s’est abattue sur les collectifs Jeune Garde et Urgence Palestine, menacés de dissolution par le gouvernement, et un appel avait été lancé pour se mobiliser en soutien à Urgence Palestine ce même samedi, à la même heure.

Cette annonce se faisant de concert avec l’annonce par Benjamin Netanyahou de l’invasion terrestre de Gaza, alors même que les bombardements redoublaient et que l’aide humanitaire se voit bloquée depuis onze semaines par le gouvernement génocidaire. D’après les agences des Nations Unies et les ONG présentes dans l’enclave, se sont prêts de 75% des habitant-es de Gaza qui sont aux stades 4 et 5 sur l’échelle des crises alimentaires qui en compte cinq.

Plutôt que de dénoncer les crimes israéliens, Darmanin et Retailleau font le choix de criminaliser la lutte pour la Palestine : on marche sur la tête ! La présence de nombreux drapeaux et messages de soutien prouve que la majorité de la population ne laisse pas duper.

Enfin, dans la continuité d’une première mobilisation cette semaine devant la mairie de Nantes, une manifestation en soutien à la communauté Rom était organisée, soutenue par plusieurs organisations. Les revendications portent notamment sur les inquiétudes des familles résidentes sur les terrains de Doulon-Gohards et de la Prairie de Mauves, dont la présence est menacée par les projets immobiliers de la Métropole. Il s’agissait également de sensibiliser sur l’exploitation que subissent les roms par les patrons, en particulier dans le secteur du maraîchage autour de Nantes.

C’est donc dans une atmosphère estivale qui invitait à la détente que plusieurs milliers de personnes ont malgré tout décidé de se retrouver au Miroir d’eau, dans le centre-ville, pour faire cause commune autour de ces différents combats, de façon digne, joyeuse et déterminée.

Après un temps de prises de parole où les divers collectifs et associations présentes ont rappelé les liens qui les unissent dans la résistance face à un racisme d’État de plus en plus décomplexé, le cortège s’est élancé dans une ambiance festive pour un tour du centre-ville. Tout au long du parcours, les manifestant-es alternaient les chants de soutien à la Palestine avec des slogans anti-CRA et anti-racistes. Devant la Mairie de Nantes, des chants contre Johanna Rolland – Maire PS de Nantes – et Gérald Darmanin ont résonné.

Les enseignes Carrefour et Mc Donald’s ont également eu droit à une dédicace, afin de rappeler leur complicité et leur soutien à la politique d’Israël dans le génocide en cours, et d’inviter les client-es présent-es à boycotter ces commerces.

Après cette première manifestation, ce sont ensuite les familles Roms et le collectif Sauvons les Gohards qui ont pris la parole pour expliquer les raisons de leur mobilisation et leurs revendications. Ces dernier-es ont déployé une exposition photo temporaire dans laquelle l’on pouvait observer des travailleur-ses Roms sur leurs lieux de travail, au cœur du vignoble nantais ou sous les immenses serres qui bordent l’agglomération. Puis de nouveau, c’est un cortège énergique qui s’est relancé dans les rues de Nantes, porté par une banderole de tête sur laquelle était écrit «On bosse ici, on vit ici, on reste ici».

Les slogans portés par des centaines de voix ont de nouveau fait résonner les rues de la Cité des Ducs : «Anti-Raciste !», ou «Solidarité !» hurlent les manifestant-es, dont bon nombre de familles établies sur des terrains menacés d’expulsion. Après une étape devant la mairie de Nantes où les personnes concernées ont souhaité rappeler les responsabilités et les engagements non-tenus par les responsables politiques locaux, le cortège arrive finalement devant le Monument aux 50 Otages où, après des prises de paroles, une plaque en hommage à la mémoire des Voyageurs, Roms et autre Peuples Tsiganes victime du génocide commis par les nazis a été dévoilée, suivie d’une minute de silence en leur souvenir.

Cette après-midi de mobilisation a su rassembler diverses organisations, syndicats et collectifs, ainsi que de nombreuses personnes d’horizons variés, tous et toutes convaincues que face à la répression, au racisme d’État et au mépris de la classe politique, les seules alternatives sont la résistance et la lutte !

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