Les USA menacent les États qui voudraient reconnaître la Palestine


Pour Trump, dénoncer les crimes contre l’humanité à Gaza revient à «s’opposer à la politique étrangère des USA»


Le président des USA, Donald Trump, menace les pays qui voudraient reconnaître l'État de Palestine.

Israël et son gouvernement fasciste et génocidaire sont une extension de l’Empire Étasunien. C’est ce que confirme un télégramme diplomatique envoyé par les USA le 10 juin.

La semaine prochaine, du 17 au 21 juin, la France et de l’Arabie Saoudite organisent à l’ONU, à New-York, une conférence internationale pour discuter d’une solution à deux États entre Israël et la Palestine. Macron l’a annoncé : l’objectif est de reconnaître l’État de Palestine.

Cette conférence arrive beaucoup trop tard, puisque le territoire palestinien n’est plus suffisant pour constituer un État viable : Gaza est entièrement rasée et la Cisjordanie est grignotée et dévastée depuis des années par les offensives des colons, qui ont réduit les terres habitées par les palestiniens à l’état de confettis. C’est aussi beaucoup trop peu : 146 des 193 États membres de l’ONU, soit l’écrasante majorité des pays du monde, reconnaissaient déjà un État Palestinien. L’an dernier, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne rejoignaient ces pays. Mais personne n’agit pour faire respecter sa souveraineté.

De fait, un plan réaliste et urgent pour respecter le droit international serait d’imposer un embargo immédiat sur les armes vers Israël, mais aussi l’envoi d’une force d’interposition armée autorisée à riposter à l’armée israélienne, l’arrestation des dirigeants israéliens afin de les juger pour crimes contre l’humanité, et la traque des génocidaires en Israël comme dans le reste du monde. Il faudrait aussi mener une grande réflexion sur un seul État multiculturel et laïc en Palestine de la mer au Jourdain, avec une égalité des droits pour tous les habitants. Nous en sommes loin.

Mais les USA ne supportent pas la moindre opposition à Israël, et en particulier si elle vient de pays considérés comme ses vassaux. En l’occurrence, la conférence prévue la semaine prochaine prévoit que la France, mais aussi la Grande Bretagne ou le Canada reconnaissent la Palestine, donc des pays généralement soumis aux États-Unis, et d’une lâcheté immense vis-à-vis d’Israël.

C’est dans ce cadre que Trump a envoyé son télégramme diplomatique pour menacer les pays qui veulent reconnaître la Palestine, ou même répondre à l’invitation de la France. «Nous exhortons les gouvernements à ne pas participer à cette conférence» dit le message officiel, qui ajoute que «les États-Unis s’opposent à toute démarche unilatérale de reconnaissance d’un État palestinien hypothétique», qualifié de mesure «anti-israélienne». Trump sabote l’initiative française.

«Les États-Unis s’opposent à des actions potentielles telles que des boycotts, des sanctions contre Israël ou d’autres mesures punitives» poursuit-il. Pas question de gêner les intérêts israéliens d’aucune manière.

Surtout, le télégramme menace : «Les pays qui participent à cette conférence seront considérés comme agissant en opposition aux intérêts de la politique étrangère américaine et pourraient faire face à des conséquences diplomatiques de la part de Washington». Dénoncer les crimes d’Israël est donc «anti-américain». Trump est-il prêt à lancer une guerre commerciale contre ses plus proches alliés pour permettre la poursuite d’un génocide ?

En parallèle, les USA continuent de mettre un veto systématique au Conseil de sécurité de l’ONU contre toute résolution de cessez-le-feu. Et de son côté, Israël critique vivement la conférence prévue la semaine prochaine, décrite comme une «récompense au mouvement islamiste Hamas».

Un sondage de l’institut de statistiques Étasunien Pew Research Center, publié le 11 juin, montre l’effondrement de la côte de confiance mondiale vis-à-vis des USA depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

Après cette enquête menée dans 24 pays, l’institut mesure que 79% des suédois ont une opinion «défavorable» des USA, mais aussi 64% des espagnols, 66% des allemands, 52% des italiens, 69% des mexicains, 71% des turcs… Et en France ? 59% d’opinions «défavorables» vis-à-vis des USA. Bien mais peut mieux faire. Un pays se démarque : Israël, avec seulement 16% d’avis défavorables et 83% de favorables.

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