Israël attaque l’Iran, ripostes réciproques : l’escalade au proche et moyen orient

Des missiles iraniens tombent sur Tel Aviv en riposte à l'attaque d'Israël.

Depuis des mois, en plus de commettre un génocide à Gaza et d’annexer des territoires palestiniens en Cisjordanie, Israël a multiplié les agressions et provocations dans tout le Proche et Moyen-Orient : bombardements en Syrie, attaque militaire et attentats au Liban, frappes en Iran… Le gouvernement fasciste israélien sait que la guerre permanente est son assurance vie, et il a tout fait pour obtenir des réactions. Sans succès, jusqu’à présent.

Cette fois-ci, c’est la bonne : un conflit contre l’Iran est déclenché, et il risque d’embarquer le monde avec lui. Netanyahou était plus fragilisé que jamais à l’intérieur comme à l’extérieur. Ces dernières semaines, il commençait à être lâché par ses plus proches alliés, y compris la France et l’Angleterre qui s’apprêtaient à reconnaître la Palestine. Il s’est mis à dos les opinions publiques mondiales, provoquant des manifestations de plus en plus importantes. Enfin, dans son propre pays, des milliers de soldats font défection, des protestations se font entendre jusque dans les rangs du Mossad, et une tentative de destitution a été lancée par l’opposition parlementaire. Quoi de mieux qu’une bonne guerre pour faire taire tout le monde ?

Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a lancé, avec l’accord tacite de Trump, plusieurs vagues de bombardements sur l’Iran. 200 avions de guerre ont largué leurs bombes, des drones militaires ont aussi été déployés pour frapper des sites militaires et nucléaires, mais également des immeubles résidentiels. 78 personnes ont été tuées, dont des enfants, et 320 autres blessées. Plusieurs hauts responsables du régime iranien ainsi que des scientifiques ont trouvé la mort dans leurs maisons, avec leurs familles. Netanyahou a annoncé qu’Israël était à «un moment décisif de son Histoire» et que l’opération baptisée «la force d’un Lion» durera «le temps qu’il faudra».

Cette opération a décapité l’élite iranienne et a humilié le régime. Elle a démontré que l’Iran est profondément infiltré par les services israéliens, qui ont non seulement localisé ses plus hauts responsables mais aussi saboté des avions et des appareils militaires avant l’attaque, empêchant une riposte rapide. Israël a également frappé en profondeur dans le pays, contre des sites stratégiques. Sur le site nucléaire de Natanz, lourdement bombardé, des radiations ont été mesurées ce vendredi.

L’Iran subit depuis des mois de lourdes pertes sur son territoire et parmi ses alliés du Hezbollah, le régime ne peut pas ne pas réagir. Il ne s’agit pas tant de faire mal à Israël, mais de sauver les apparences. Le régime des Mollah est affaibli, il fait face depuis deux ans à d’importantes contestations, il est isolé diplomatiquement : il est obligé de montrer sa force. Vendredi matin, il a lancé une centaines de drone vers Israël, facilement interceptés. Le soir, il a tiré 200 missiles dont certains ont atteint Israël, y compris la capitale Tel Aviv.

Le Likoud, le parti de Netanyahou, avait annoncé qu’il s’attendait à une riposte. Dès les missiles iraniens tombés, il a promis des représailles «terribles». Dans la nuit du 13 au 14 juin, de nouvelles escouades d’avions de guerre israéliens frappaient l’Iran. Tout est scénarisé à l’avance : maintenant, Israël peut se présenter comme l’agressé qui se défend, et ainsi enclencher une escalade incontrôlable.

Macron a prononcé un discours dans lequel il «réaffirme le droit d’Israël à se protéger et à assurer sa sécurité […] si Israël devait être attaqué, la France participerait aux opérations de défense d’Israël». Il est donc en train d’embarquer la France dans une guerre au Moyen-Orient, déclenchée par Israël. C’est extrêmement préoccupant.

Autre conséquence : l’Iran risque d’accélérer sur la préparation de la bombe nucléaire. Le pays vient d’annoncer qu’il sortait du traité de non-prolifération des armes nucléaires, car des lignes rouges ont été franchies. Officiellement, l’attaque israélienne visait à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique. Dans les faits, c’est l’inverse qui risque de se produire.

Nous l’avons dit, Netanyahou lance cette guerre pour se maintenir au pouvoir. Cela va lui permettre de museler toute opposition à sa politique meurtrière, empêcher les manifestations et la tenue d’éventuelles élections, mais aussi son procès pour corruption.

Il s’agit aussi d’un contre-feu : l’armée israélienne vient de couper toutes les communications à Gaza en détruisant la fibre optique qui reliait le territoire palestinien au reste du monde, un acte scandaleux. C’est aussi un contre-feu à la mobilisation internationale : celle du «Madleen» mais aussi le convoi pour Gaza qui se trouve actuellement en Égypte. Tous les yeux sont désormais rivés sur l’Iran.

Enfin, une guerre contre l’Iran rentre dans le projet messianique des fascistes israéliens. Les colons religieux qui sont au gouvernement appellent depuis toujours à un conflit généralisé pour recréer «Eretz Israël», le «Grand Israël» de la Bible, qui s’étend selon leurs croyances sur le Liban, en Syrie, en Irak… Leur projet délirant est donc de mettre le feu à toute la région pour obtenir le retour du messie.


Une seule certitude : l’obscurité s’approfondit, les empires veulent du sang et des larmes. Celui des peuples.


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