Elon Musk aura bientôt une fortune de 1000 milliards de dollars

Ces derniers mois, nous avons tous ri des déboires d’Elon Musk : les ventes de ses Tesla sont en chute libre et il a perdu plusieurs milliards de dollars sur les marchés financiers lors de son passage dans le gouvernement Trump. Mais ces sommes perdues temporairement, pourtant colossales, sont minimes en comparaison de sa fortune globale, qui continue à augmenter sur le moyen terme.
La richesse d’Elon Musk est désormais estimée à 405.000.000.000 $ – 405 milliards de dollars – mais surtout, il pourrait devenir le premier billionaire – c’est à dire le premier homme à posséder 1.000.000.000.000 $, mille milliards de dollars – d’ici 2027.
Comment expliquer cette diablerie ? Comment la fortune d’Elon Musk et d’un petit cercle fermé de milliardaires peut-elle croître autant et aussi vite ? En fait, le capitalisme actuel est totalement déconnecté de l’économie réelle : plus vous êtres riche, plus votre richesse augmente presque automatiquement, grâce aux mécanismes de spéculation, indépendamment de vos affaires. Pierre-Noël Giraud, économiste et enseignant à Mines ParisTech et à l’université Paris-Dauphine l’explique ainsi : «Les champions du monde, ce sont ceux qui génèrent les plus gros rendements sur leur capital. C’est exponentiel : plus on est riche, plus on obtient un haut rendement de capital.»
En effet, le capitalisme traverse un épisode inédit de suraccumulation des richesses, qui menace le système d’un effondrement sur lui-même. En France, en 2024, les 500 plus fortunés de France possédaient près de 1200 milliards d’euros, soit l’équivalent de 47% du PIB. C’était «seulement» 6% il y a 25 ans. Réfléchissez à cette phrase à chaque fois que Bayrou et les autres vous parlent de «crise» et de «dette» : une infime poignée de nantis possède l’équivalent de la moitié des richesses produites par an en France, l’un des pays les plus riches du monde. C’est tout simplement du jamais vu : même au moment de la révolution industrielle, il n’y avait pas une telle concentration de richesses.
En parallèle, le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté a atteint 9,8 millions de personnes en 2023, une augmentation brutale de 650.000 personnes en un an. Selon l’Insee, les inégalités en France n’ont jamais été aussi élevées depuis plus de 50 ans.
À l’échelle mondiale, le classement Forbes annonce que la barre des 3.000 milliardaires a été dépassée pour la première fois en 2025, et les ultra-riches concentrent à eux seuls une fortune totale de 16.100 milliards de dollars. Cette somme a augmenté de 2.000 milliards de dollars en un an seulement, soit l’équivalent d’environ 5,7 milliards de dollars par jour, à un rythme trois fois plus rapide que l’année précédente. Non seulement un nombre restreint de personnes accumule des sommes toujours plus folles, mais ces sommes augmentent à une vitesse inégalée.
À ce rythme, le capitalisme ne peut plus aboutir à autre chose qu’à une possession du monde par quelques uns : l’argent génère de l’argent, donc l’enrichissement des riches est exponentiel.
Concrètement, cette concentration irrationnelle – qui est une richesse fictive, puisque ces milliards sont générés par la spéculation financière – est largement responsable de la montée générale des tensions. L’accumulation du capital a atteint un niveau tel qu’il ne trouve plus de débouchés, les excédents de profit sont tellement immenses qu’ils ne peuvent être dépensés dans l’économie réelle.
Les pays riches ont dérégulé leur économie et sacrifié leurs services publics, qui permettaient aux société de «tenir» dans leurs structures : en redistribuant aux plus pauvres, en permettant un accès aux soins aux plus grand nombre… pour permettre à quelques fortunés d’accumuler toujours plus. Mais c’est cette redistribution qui fait fonctionner l’économie : quand les populations peuvent se loger, avoir des loisirs, consommer et rester en bonne santé. Ce modèle n’est donc pas viable sur le long terme, on ne peut faire société quand quelques milliers de familles possèdent tout et que les autres, ceux qui produisent les richesses, n’ont quasiment rien.
Le capitalisme risque de mourir d’indigestion. À force de cupidité, il pourrait s’effondrer sur lui-même.
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