Le crépuscule du régime

Une image du film Titanic, alors que le bateau est en train de sombrer : une évocation du régime français à son crépuscule.

70% des Français souhaitent désormais la démission d’Emmanuel Macron. Ce dernier a provoqué le chaos, par sa violence, son autoritarisme et son hubris, il est désormais seul. Depuis 24 heures, c’est un véritable cirque comme la France en a rarement connu. Depuis hier, nous avons successivement eu la désignation de la copie exacte du gouvernement qui est tombé il y a un mois, suivie de la démission du Premier Ministre lui-même, acceptée par Macron, qui lui a finalement demandé quelques heures plus tard de revenir pour organiser une «consultation».

Est-ce seulement de l’incompétence poussée à un niveau extrême ? De la folie ? Un suicide politique ? Une mise en scène pour préparer la suite ? Peut-être un peu de tout cela.

Dimanche 5 octobre, avant la démission de Lecornu, le média Politico, qui révèle les «indiscrétions» que lui confient les politiciens, publiait cette confidence d’un cadre de Renaissance, le parti de Macron : «Le président veut le chaos, il veut faire la dissolution, mettre le RN au pouvoir et mieux revenir en 2032». Politico expliquait que cette conviction était «partagée par beaucoup de macronistes». Ce média avait aussi recueilli la parole d’un ministre expliquant qu’il voyait une dissolution «arriver fort», et qu’un macroniste aurait annoncé dès ce week-end : «Lecornu saute jeudi». Il était encore trop optimiste.

Le 14 juin 2024, Le Monde révélait cet échange de Macron avec un «grand patron, familier de l’Élysée» qui lui avait demandé à propos de la dernière dissolution : «Pas trop dures, ces journées ?» Réponse de Macron, amusé : «Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent…» En juillet, la presse révélait même l’existence de dîners secrets entre des macronistes et le Rassemblement National avant la dissolution et les élections, manifestement pour se préparer ensemble à gouverner le pays après la dissolution.

Il y a quelques jours, même le journal de droite Le Figaro le confirmait dans un article paru le 23 septembre. Un article expliquait qu’entre les deux tours du scrutin, Emmanuel Macron avait secrètement tenté de faire échouer le «front républicain». Il avait appelé personnellement des candidats du bloc central engagés dans des triangulaires contre le RN et le NFP, pour leur demander «de se maintenir» pour faire gagner l’extrême droite. «Emmanuel Macron voulait une majorité RN. Il a été surpris par l’ampleur du front républicain», confirmait un proche du Président.

Ce lundi soir, le RN annonce que tous les gouvernements seront censurés. L’extrême droite réclame la démission de Macron ou la dissolution de l’Assemblée. Éric Ciotti déclare : «Aucun gouvernement ne bénéficiera de notre soutien et nous censurerons tout gouvernement pour arrêter cette mascarade ridicule. Il faut retourner aux urnes». Chacun joue son rôle, tout semble déjà préparé.

Du côté des cercles macronistes, le naufrage est total, les rats ont quitté le navire. La tendance «centriste» du clan au pouvoir ne cache plus sa colère. Gabriel Attal, jadis considéré comme un dauphin de Macron, déclare publiquement : «Ça fait 1 an qu’on a des raisons d’être affligés, mais je dois dire que ce soir, on atteint le summum. Nous n’avons pas à nous sentir comptables de cela». Même l’UDI, le micro-parti centriste, qui est toujours resté fidèle à Macron, a annoncé quitter le socle commun. C’est le crépuscule de Macron.

Pour autant, il n’y aura aucune solution institutionnelle ou électorale à cette crise. Si une improbable coalition de gauche gagnait une élection législative comme durant l’été 2024, Macron ne respecterait pas plus le résultat que par le passé. Et si l’extrême droite arrive en tête, il s’empressera de lui confier les clés du pouvoir. Nous serons perdants dans tous les cas. La seule issue est donc un mouvement insurrectionnel qui paralyserait le pays et sifflerait la fin de cette sinistre farce.

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