A69 : une mafia ultra-violente pour terroriser les opposant·es


Commando cagoulé, incendies, cocktails molotov et habitant·es aspergés d’essence : une mafia autoroutière prête à tout pour mener à bien son projet inutile et destructeur


Sur le chantier de l'A69, une mafia ultra-violente terrorise les opposant-es, en haut avec une voiture brûlée, en bas en sabotant le système d'irrigation d'un paysan.

On apprenait dans La Dépêche ce jeudi 9 octobre l’arrestation de 9 personnes impliquées dans de violentes agressions contre des opposants et opposantes à l’A69. Elles ont été interpelés à Lyon, Marseille et Albi le mardi 7 octobre, pour destructions en bande organisée, violences aggravées et association de malfaiteurs. Alors que les opposant·es au projet sont accusé·es depuis des années d’être des «écoterroristes ultra violents», ces arrestations montrent, encore une fois, où se trouve la vraie violence.

Un Grand Projet Inutile et Imposé

Le Collectif La Voie est libre, qui lutte contre ce chantier scandaleux depuis le début, a sorti un communiqué : «L’affaire révèle au grand jour la nébuleuse mafieuse qui tente d’imposer un projet d’intérêt privé contre tout un territoire. Elle reflète la position de toute-puissance accordée à NGE-Atosca, dans la droite ligne de ses innombrables méfaits qui perdurent aujourd’hui avec des travaux nocturnes illégaux qui pourrissent la vie des habitants. Toutes nos pensées vont à Alexandra et son fils qui ont subi ce qui nous apparaît comme une tentative de meurtre commanditée».

L’A69, c’est cette autoroute inutile et hors de prix voulue uniquement par le Parti Socialiste et un clan d’entrepreneurs mafieux du Sud-Ouest, qui n’hésitent pas à utiliser des méthodes de barbouzes pour imposer ce projet. Une route existe pourtant déjà en parallèle du tracé : la nationale 126, reliant Toulouse à Castres, et qui est rarement saturée si ce n’est quelques embouteillages à l’entrée des villes aux heures de pointe. La nouvelle autoroute ne ferait gagner qu’à peine 20 minutes de trajet. En échange de ces précieuses minutes, chaque automobiliste devra payer 17€ aller-retour : l’un des tronçons autoroutiers les plus chers de France, construits par et pour les plus riches.

Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, défend bec et ongles le projet en bonne baronne socialiste. Seule une minorité de personnes fortunées et adeptes de la «bagnole» chère à Macron pourront se permettre de l’emprunter. Le coût social de l’A69 sera encore plus important : le tracé, parallèle à la N126, est en train de détruire un écosystème qui était encore aujourd’hui intact et des hectares de forêts. Basé sur une idéologie mortifère, nous sommes face à un projet destructeur et antisocial typique des GPII : les Grands Projets Inutiles et Imposés, comme l’étaient la centrale nucléaire Superphénix ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Des agressions violentes en série

En juin dernier, le système d’irrigation d’un paysan bio opposé à l’autoroute et affilié à la Confédération Paysanne du Tarn avait découvert son système d’irrigation saboté. La visualisation des caméras de surveillance avait révélé qu’il s’agissait de l’œuvre du fils et salarié d’un prestataire des travaux.

Le 13 août 2024, une attaque fasciste contre la ZAD anti-A69 avait eu lieu. Trois hommes étaient arrivés, l’un d’eux avait mis un couteau sous la gorge d’un opposant, tandis que les autres aspergeaient les tentes et véhicules d’essence avant d’y mettre le feu. Un autre opposant, essayant de s’interposer, s’était vu également aspergé d’essence. Une tentative de meurtre caractérisée.

Le 26 août à Verfeil, sur une maison située sur le tracé du projet d’autoroute, occupée par des écologistes, un incendie volontaire était déclenché. Autour de cette maison s’était montée la ZAD du Verger. Le 1er septembre 2024, au même endroit, des hommes cagoulés mettent le feu à une voiture et attaquent les habitant·es. Ils aspergent un homme d’essence, envoient du gaz lacrymogène, et des cocktails molotov. C’est pour cet acte de barbouzerie que les 9 hommes ont été interpelés.

L’État a également fait preuve d’une violence extrême contre les anti-A69. Des dizaines d’opposant·es ont été blessé·es par des grenades explosives ces dernières années, des champs réduits en cendre par la politique de la terre brûlée de l’État qui envoie des milliers de grenades sur des terres cultivées. En plus, de violentes attaques contre les ZAD mettant en danger jusqu’à la vie des «écureuils» – le surnom des activistes qui grimpent dans les arbres pour les protéger – ont eu lieu. Plusieurs ont dû être hospitalisé·es, certain·es ont frôlé la mort lorsque les engins destructeurs les ont fait tomber des arbres.

L’État est ainsi prêt à tout pour que cette autoroute voit le jour. Et tout cela coûte un «pognon de dingue» : le média Reporterre avait calculé qu’entre mars 2023 et mars 2024, la répression contre les opposant·es avait coûté près de 3 millions d’euros d’argent public. Autrement dit, la milice qui terrorisait les opposant·es est la branche parallèle de la répression officielle : les deux forment un continuum.

Un financement qui ne trompe personne

Si La Dépêche, organe de presse pro A69, prétend que les motivations sont encore floues, les faits sont là. Les individus n’ont pas agi de leur propre chef, ils ont été payés : 8 d’entre eux déclarent avoir reçu 800€ de rémunération. L’un d’eux n’est autre qu’un ancien gérant de sécurité privée travaillant pour Atosca, surnommé «Greg le millionnaire», et dont le casier judiciaire est déjà bien rempli. Son contrat avait été rompu, par le plus grand des hasards, quelques jours à peine avant l’attaque. Atosca sait couvrir ses arrières.

Atosca est bien récompensé pour ce sale boulot : on apprenait il y a deux semaines que l’État prévoyait de distribuer 41 millions d’euros d’argent public à l’entreprise en 2026. Reporterre expliquait que «L’État s’acquittera de 50,8% de cette somme, la région Occitanie de 26,5%, le département du Tarn de 13,8%, la communauté d’agglomération Castres-Mazamet de 6,7% et la communauté de communes Sor-Agout de 2,2%». Soi-disant pour «faire baisser le prix du péage», cette aide ne servira en réalité qu’à «éponger l’inflation». De l’argent magique, il y en a pour combler les dettes des entreprises privées, mais pas pour nos services publics.


Cet argent empoché par Atosca servira-t-il à financer de nouveaux commandos de barbouzes ultra violents chargés d’attaquer les opposant·es du projet ?


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