777 Jours : Gaza, le génocide se poursuit loin des radars médiatiques

Un bombardement après 777 jours de génocide à Gaza

Les médias du monde sont concentrés sur le Plan Trump, qui vise à remodeler Gaza sans demander leur avis aux survivants qui y habitent, et sur les résolutions inutiles du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais pendant ce temps-là, les massacres continuent, non seulement à Gaza mais aussi en Cisjordanie, 777 jours après le 7 octobre 2023. Israël bombarde même le Liban régulièrement, dans une indifférence totale. On récapitule.

Officiellement, le «cessez-le-feu» est en vigueur à Gaza depuis le 11 octobre, mais Israël ne l’a jamais respecté. Après avoir tout fait pour le saboter puis le retarder, l’armée coloniale largue des bombes et commet des exécutions depuis le lendemain de l’accord. Mais depuis mercredi 19 novembre, ces bombardements redoublent de violence.

Selon les chiffres qui nous parviennent, 21 palestiniens ont été tués dans des frappes le 22 novembre. Des images de l’AFP montrent des ambulances transportant des enfants blessés, on voit notamment une fillette touchée à la tête sur une civière. Le même jour, Israël assumait dans un communiqué avoir tiré sur des «terroristes» pour «sécuriser» une zone, en dépit des preuves évidentes que des civils sont touchés. Le 20 novembre, des bombes tombaient sur toute la bande de Gaza, faisant 33 mort·es et 88 blessé·es, d’après le ministère de la Santé sur place. C’était la plus grave violation du cessez-le-feu jusqu’à présent.

Avant même cette date, le nombre de palestiniens tués depuis l’accord du 11 octobre s’élevait à au moins 318. 788 personnes ont été blessées sur la même période. Selon l’UNICEF, deux enfants sont assassinés chaque jour par l’armée israélienne en moyenne, soit au moins 67 enfants depuis le début du prétendu cessez-le-feu. Pour se justifier, l’armée israélienne prétend par exemple qu’elle a abattu des palestiniens qui auraient «franchi la ligne jaune» délimitant la zone de Gaza occupée par Israël.

La situation sur place reste très opaque, puisque la presse internationale n’a toujours pas accès à la bande de Gaza, alors que l’annonce d’un arrêt des combats laissait espérer qu’enfin, des journalistes extérieurs puissent document la situation, ce qu’Israël refuse toujours, après avoir assassiné des centaines de journalistes palestiniens.

De même, l’ampleur du massacre reste impossible à évaluer. La défense civile de Gaza a annoncé qu’elle «reportait» les opérations de recherche des corps sous les décombres, car elle manque de moyens et attend des renforts d’organisations internationales qui ont promis de l’aide. «L’identification des martyrs reste un véritable casse-tête en l’absence d’un laboratoire ou d’une aide internationale pour examiner les corps», explique la défense civile. Des dizaines de milliers de victimes seraient encore ensevelies.

Dans le reste de la Palestine, les crimes et l’apartheid se poursuivent et se durcissent. Le 21 novembre, deux adolescents âgés de 16 et 18 ans ont été abattus à Kafr Aqab, au nord de Jérusalem lors d’un assaut militaire. Israël annonce également l’expropriation de 1,8 kilomètres carrés de territoires palestiniens dans le nord de la Cisjordanie, officiellement pour développer un «site archéologique». Encore un prétexte pour spolier les palestiniens, les chasser de leurs terres et annexer la zone. Cela représente la plus grande saisie de terres pour motif archéologique jamais réalisée par Israël.

Enfin, l’armée israélienne lance quasiment tous les jours des assauts sur le Liban voisin, en violation de toutes les règles internationales, et sans rencontrer de forces d’interposition. Elle annonce avoir tué des membres du Hamas et du Hezbollah ces derniers jours, sans possibilité de vérification. Selon le ministère de la santé libanais, plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 autres blessées depuis le cessez-le-feu de novembre 2024. Israël a donc tué quasiment un libanais chaque jour, sur le territoire d’un pays voisin, souverain en principe, qui ne riposte pas.

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