1200 morts en Asie du Sud-Est : plusieurs cyclones dévastent la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et le Sri Lanka. Les conséquences du dérèglement climatique de plus en plus réelles.

Contrairement à ce qu’affirme Trump, qui qualifie l’urgence climatique de «canular», les conséquences du capitalisme fossile sont bien concrètes, et plus meurtrières chaque jour qui passe. Dernier exemple en date en Asie, où différents cyclones, accompagnés de pluies torrentielles ont frappé la Thaïlande, la Malaisie, le Sri Lanka et l’Indonésie au cours des derniers jours. Ces phénomènes météorologiques extrêmes, amplifiés par le dérèglement climatique, ont d’ores et déjà causé la mort de plus de 1200 personnes et des centaines de disparu·es, selon un bilan encore provisoire.
Au Sri Lanka, pays insulaire situé au sud de l’Inde, le cyclone Ditwah et ses pluies diluviennes ont provoqués glissements de terrain et crues responsables de la mort d’au moins 410 personnes, 336 restant portées disparues d’après les autorités. Le président Anura Kumara Dissanayake a lancé un appel à l’aide internationale au vu de l’ampleur des dégâts, qualifiant le cyclone de «la catastrophe naturelle la plus importante et la plus difficile de notre histoire».
En Indonésie, la grande île de Sumatra et ses 60 millions d’habitant·es ont été aussi frappés par Senyar, un cyclone tropical. Le bilan des derniers jours ne cesse de s’aggraver et s’élève désormais à 712 morts et 1 million de déplacé·es, selon un comptage publié mardi 2 décembre par l’Agence nationale de gestion des catastrophes. Dans la région d’Aceh, à l’ouest de l’île, la population déjà traumatisée par les conséquences du tsunami de 2004 ayant entraîné la disparition de 220.000 vies a vu de nombreux·ses habitant·es contraint·es d’abandonner leurs maisons face à la violence des pluies et des inondations.
Par ailleurs, au moins 176 personnes sont mortes dans le sud de la Thaïlande, dans l’une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connu depuis dix ans.
De plus, les deux cyclones concernés, Ditwah et Senyar, n’étaient pas catégorisés comme particulièrement violents, leurs vents ne dépassant pas les 60 km/h à 80 km/h. Mais ils ont tous deux apporté des quantités d’eau colossales en raison de la forte humidité qui existe dans cette région d’Asie. Dans le journal Le Monde, Roxy Mathew Koll, climatologue à l’Indian Institute of Tropical Meteorology, rappelle qu’à cause du réchauffement des températures «les océans plus chauds emmagasinent davantage de chaleur, ce qui alimente des bandes pluvieuses plus intenses autour des cyclones tropicaux, tandis qu’une atmosphère plus chaude retient davantage d’humidité et la libère sous forme d’averses plus intenses». Conséquence directe : des cyclones qui auparavant auraient pu ne causer que des dégâts mineurs, figurent aujourd’hui parmi les plus destructeurs de la décennie. Qu’adviendra des populations concernées lors de tempêtes plus puissantes encore ?
Par ailleurs, les expert·es sont unanimes quant à l’impact non-négligeable de la déforestation sur la dangerosité des inondations. L’Indonésie fait ainsi parti des pays qui enregistrent les plus fortes pertes forestières annuelles. En 2024, plus de 240.000 hectares de forêt primaire ont disparu. À nouveau dans Le Monde, l’écologue David Gaveau et fondateur de TreeMap, une plate-forme cartographiant les zones forestières, explique : «Les forêts en amont agissent comme une barrière protectrice, un peu comme une éponge». En plus de rendre plus meurtriers les phénomènes météorologiques à cause des émissions de gaz à effet de serre, le capitalisme fossile et son extractivisme dépouille la Terre des éléments qui permettaient autrefois aux populations de limiter les dégâts.
Alors que la septième limite planétaire – l’acidification des océans – sur neuf au total était considérée comme franchie en septembre, et que la COP 30 offrait à nouveau un spectacle d’impuissance sidérant au Brésil le mois dernier, la nécessité d’un sursaut écologique populaire apparaît plus que vital.
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