Mafia A69 : la justice annonce la poursuite des travaux


Nouveau rebondissement : les magistrats jouent avec nos nerfs


Le chantier de l'A69 dévaste la campagne du Sud-Ouest pour le compte d'une mafia capitaliste.

Ce mardi 30 décembre, la justice administrative d’appel de Toulouse a annoncé la poursuite des travaux de l’autoroute A69. Le ministère des transports a publié un communiqué indiquant « l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur de cette liaison autoroutière, l’absence de solution alternative satisfaisante ainsi que les mesures prescrites par les autorisations environnementales permettant le maintien dans un état de conservation favorable des espèces protégées concernées ».

Le 27 février dernier, le tribunal administratif de Toulouse avait pourtant stoppé le chantier, invalidant l’autorisation environnementale. Mais la mafia A69, soutenue par l’État, avait obtenu la reprise des travaux en mai en passant en force.

Tout le système fait bloc pour imposer le projet d’autoroute et recouvrir la campagne du Sud-Ouest d’une bande d’asphalte. Les élus du Parti Socialiste, qui ont porté ce projet. Le patronat de la région toulousaine, qui engrange des bénéfices sur ce chantier hors de prix. Le gouvernement, avec un Ministre des Transports qui est un militant acharné de l’autoroute.

Cette mafia A69 n’hésite pas à utiliser la violence pour faire taire les opposant·es : sabotage de systèmes d’irrigation de paysan·nes, militant·es aspergé·es d’essence, maison incendiée, cocktails Molotov. L’un des responsables d’un commando de barbouzes n’était rien d’autre que l’ancien gérant de la sécurité d’Atosca, l’entreprise qui dirige les travaux.

La répression policière et judiciaire des militants et militantes anti-A69 est également délirante : plus de 220 gardes à vue recensées, 135 personnes poursuivies, 50 contrôles judiciaires, 3 détentions provisoires. Des milliers de policiers sont mobilisés depuis des années, et tout cela coûte un «pognon de dingue» : le média Reporterre avait calculé qu’entre mars 2023 et mars 2024, la répression contre les opposant·es avait coûté près de 3 millions d’euros d’argent public.

Pour rappel, cette autoroute n’a aucun intérêt. Ce grand chantier écocidaire sorti tout droit des années 1970, dont le coût est évalué à 500 millions d’euros, dont une partie d’argent public, a d’ores et déjà détruit plus de 400 hectares de terres, notamment des forêts aux arbres centenaires qui sont rasées sur une bande de 60 kilomètres de long. Tout cela pour économiser quelques minutes aux automobilistes et faire payer ce tronçon routier – l’un des plus chers de France – afin d’engraisser des actionnaires.

Le collectif La Voie est libre a annoncé saisir le Conseil d’État, et le 12 janvier prochain c’est la justice pénale qui devra se prononcer sur des emprises non autorisées, pour lesquelles le parquet a indiqué « la gravité des atteintes à l’environnement relevées ». Plus de 50 hectares sont concernés, pour lesquels les travaux ont été stoppés en attendant le délibéré. Affaire à suivre.

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