L’Ouest pollué aux particules fines malgré le confinement !


Productivisme, pollution de l’air et Coronavirus


Nous sommes confinés depuis des semaines, le trafic routier n’a jamais été aussi bas, les déplacement urbains aussi. Pourtant, vendredi et samedi, les taux de particules fines dans l’air sont très élevés dans l’Ouest de la France, en Bretagne comme en Pays de la Loire. Dans le nord de la Bretagne autour de Saint-Malo, la pollution atteint même un niveau dangereux pour les habitants. Sur une échelle de 10, la plupart des départements dépassent 5, «air moyen à médiocre» et jusqu’à 8, «mauvais à très mauvais». À tel point que l’Agence régionale de santé préconise d’éviter les efforts physiques, et conseille aux personnes vulnérables ou sensibles, de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé, en cas de gêne respiratoire ou cardiaque !

Quelle est cette anomalie ? Comment, en plein confinement, alors que tout le monde imagine que la «nature reprend ses droits» et que la pollution aurait disparu d’un coup, est-il possible d’avoir un air aussi dégradé sur tout l’Ouest de la France ?

Il faut comprendre de quoi il s’agit. Les particules fines sont appelées «PM10» : des poussières dont le diamètre est inférieur à 10 μm. Si fines qu’elles pénètrent jusqu’au fond de l’appareil respiratoire et peuvent attaquer les organes. Ces particules sont des sels – nitrates, sulfates, carbonates, chlorures… – des composés carbonés organiques, des métaux lourds ou encore du carbone élémentaire, émises lors de la combustion de matières fossiles. Ces particules sont liées aux transports routiers ou aux activités agricoles et industrielles.

Effectivement, l’ouest de la France est une zone agricole, dans la période ou l’agriculture intensive diffuse des quantités phénoménales de produits chimiques qui se répandent dans l’air ambiant. Ainsi, même en l’absence de circulation routière, la seule industrie agroalimentaire fait exploser les compteurs de pollution ! Le comble, alors que l’on parle de protéger les personnes sensibles au niveau pulmonaire.

Des scientifiques italiens ont révélé que que la pollution aux particules fines servirait de moyen de transport au Covid-19. Ces chercheurs ont détecté le virus dans les particules de pollution, qui peuvent rester suspension dans l’air et voyager. Les échantillons de pollution atmosphérique étudiés ont été prélevés dans la zone urbaine de la province nord-italienne de Bergame, l’une des régions les plus polluées d’Europe, et, coïncidence, l’une des plus touchées par le Covid. La recherche fait un lien entre cette pollution et une propagation accélérée des infections dans le nord de l’Italie. Les particules contaminantes auraient agi comme des «porteurs» du pathogène et l’auraient aidé à se propager.

Pendant que les gouvernements utilisent des méthodes punitives et liberticides contre l’ensemble de la population, la vraie cause des problèmes n’est jamais traitée : une agriculture productiviste dangereuse, une industrie destructrice, des logiques économiques mortifères.


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