Ce week-end à Marseille, plus de 13.000 personnes selon les autorités ont participé au Carnaval de la Plaine : une grande fête de rue autogérée et engagée.
Pour cette 25ème édition, le Carnaval a eu lieu sur deux jours : un premier feu de joie a illuminé la nuit le samedi 15 mars au soir puis une déambulation a eu lieu le dimanche 16. Déguisements colorés, chorales, masques, chars et slogans contre la répression et l’extrême droite ont rempli les rues.
Une réplique de voiture de police et des grosses têtes symbolisant les oppresseurs ont pris feu dimanche soir, alors que la foule dansait et chantait autour du bûcher. Comme souvent, la police est venue gâcher la fête, vers 22h, utilisant des grenades et un canon à eau avant de charger. Mais elle n’a pas pu empêcher la réussite de la fête sauvage et collective qui venait d’avoir lieu.
Depuis son origine, le carnaval est un moment de défoulement populaire, de révolte, de renversement des valeurs établies. On nomme un faux «roi» temporaire, on se déguise, on inverse les genres et les rôles, on fait la fête et on brûle les idoles. Le capitalisme contemporain a détruit le sens des carnavals, qui sont devenus des processions encadrées, touristiques et sinistres, contrôlées par l’État.
Comme chaque année, ce Carnaval marseillais fait vivre la véritable tradition du Carnaval : un moment de joie et d’irrévérence. Et malgré les menaces des autorités, il n’y a jamais eu autant de monde au Carnaval de la Plaine. Et si ce genre de Carnaval populaire et révolté refleurissait partout ?
Images : Adrien Arbl, Ricardo Parreira, Amaury Baqué
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