La police française en guerre contre des ballons de baudruche


Une enquête de très haut vol


Un policier armé et cagoulé qui fait exploser des ballons aux couleurs de la Palestine comme un sale gosse. C’est l’image glorieuse que nous ont offert les forces de l’ordre françaises samedi 21 juin.

Plus de 100 policiers, une armada de voltigeurs, des dizaines de cars de CRS ont cerné la Bourse du Travail de Bobigny et ont tenté de perquisitionner illégalement le bâtiment syndical avant la manifestation contre l’industrie de l’armement. Sept personnes ont été arrêtées lors de deux coups de filet. Le motif de cette répression est expliqué dans les colonnes du quotidien Le Parisien, dans un article qui semble rédigé par la police elle-même : «Ces interpellations, menées en urgence, auraient visé à contrecarrer un projet d’action spectaculaire» qui risquait d’empêcher «les avions du défilé aérien d’atterrir mais aussi peut-être même l’avion présidentiel d’Emmanuel Macron». Un attentat contre le président à coup de baudruche !

«L’ensemble des interpellations a été déclenché à la suite de renseignements de la Direction du Renseignement de la préfecture de Police» poursuit le journal sans dévoiler quels «renseignements»… Le journal précise que la «brigade criminelle de la Direction de la police judiciaire de la préfecture de police» était mobilisée. Il y avait en effet des enquêteurs de la police judiciaire et des gradés en costume grouillant autour de grappes de ballons et embarquant des banderoles. Les experts version Wish.

Combien a coûté ce cirque ? Le Parisien ne le dit pas. Quels magistrats ont validé une opération aussi clownesque pour faire exploser des ballons ? Qui a autorisé ces arrestations, ces gardes à vue, ce vol de matériel ? Ce n’est pas précisé non plus.

En revanche, Le Parisien prétend que «les suspects sont des activistes très connus des services de renseignement» qui auraient pu «bénéficier de complicités, en France ou à l’étranger». Une conspiration internationale du ballon.

Sauf qu’être «connu» par des policiers d’extrême droite pour avoir dénoncé un génocide n’est pas un délit. Ça s’appelle le droit international et le sens de la dignité.

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