
Depuis le début de l’été et les annonces d’un plan de 44 milliards d’euros de coupes dans les services publics ainsi qu’une suppression de jours fériés, des centaines de groupes s’organisent spontanément dans toute la France pour tout bloquer le 10 septembre. Un mouvement lancé depuis la base, sur les réseaux sociaux, pour la justice sociale.
Partout des affiches et autocollants fleurissent, des banderoles apparaissent pour appeler au 10 septembre et, peu à peu, l’idée circule. Début août, deux fédérations des syndicats CGT et de Force Ouvrière appelaient à la grève. La Fédération de la Chimie de la CGT écrivait : «Il est de notre devoir de ne pas reproduire les mêmes erreurs de novembre 2018 avec les Gilets jaunes» et réclamait à la direction du syndicat une grève générale jusqu’au retrait du plan Bayrou.
Le 21 août, c’est le puissant syndicat cheminot Sud Rail qui appelle à rejoindre la mobilisation du 10 septembre. Dans un tract titré «On bloque tout dans le ferroviaire», le syndicat explique qu’après une «consultation» en interne, l’organisation a «décidé de passer à l’action». Dans leur texte, les cheminots soulignent : «Nous sommes tout.te.s attaqué.e.s, repoussons cette régression sociale», et «on se prépare à se mobiliser, participer aux actions de blocages et construire la grève».
Il ne manque plus que les paysans et paysannes, dont les capacités de blocage sont d’une efficacité totale comme on l’a vu. Et c’est la Confédération Paysanne du Cher qui ouvre le bal, avec un appel à rejoindre la mobilisation du 10 septembre, qui vient d’être mis en ligne et qui a fait grand bruit.
Malheureusement, il ne s’agit pas encore d’un mot d’ordre national de la Confédération Paysanne mais d’une initiative départementale. Il est cependant possible que le syndicat se prononce d’ici le 10 septembre, car il était engagé dans toutes les luttes récentes : contre la Loi Duplomb, contre la réforme des retraites, pour la dignité du travail paysan. Contrairement aux empoisonneurs macronistes de la FNSEA, la Conf’ participait au grand mouvement agricole du début de l’année en visant les vraies cibles : la grande distribution et les industriels qui les exploitent.
Le 10 septembre s’annonce comme une date importante : imaginez des périphériques occupés par des tracteurs et des Gilets Jaunes, des banquets qui bloquent les grandes agglomérations, des étudiants et étudiantes dans la rue et des trains à l’arrêt ? De quoi donner des sueurs froides à Macron et aux patrons.
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