Justice de classe : Sarkozy libéré au bout de 20 jours de prison


Il ne se nourrissait «que de yaourts» car il «refusait de cuisiner» dans sa cellule VIP : la justice émue relâche l’ancien président mafieux


Nicolas Sarkozy peut avoir le sourire : il est libéré après 20 jours de prison seulement.

«Je propose qu’un condamné ne puisse pas bénéficier d’une mise en liberté conditionnelle avant qu’il ait effectué au – les 2/3 de sa peine» écrivait Nicolas Sarkozy en 2012, pendant la campagne présidentielle.

«Je souhaite qu’il n’y ait pas de mesures d’aménagement de peine pour les peines supérieures à 6 mois» déclarait-il dans une interview trois ans plus tard. Finalement, le premier bénéficiaire du prétendu «laxisme de la justice» et, disons-le, de la complaisance des magistrats : c’est lui. Nicolas Sarkozy. Condamné à 5 ans de prison ferme et relâché au bout de 20 jours.

Ce lundi 10 novembre, l’ancien président de la République a été libéré de prison après une audience express : il est allé pleurnicher devant les magistrats que son séjour en prison était «très dur», «éreintant», «un cauchemar». Il a pourtant bénéficié d’un traitement unique dans l’histoire, une cellule de luxe avec douche et cuisine, des gardes du corps logés dans les pièces adjacentes, un accès au téléphone et à la lecture, de meilleures conditions que la plupart des étudiants vivant dans un appartement du CROUS… Pourtant, le procureur puis les juges, émus par ses jérémiades, l’ont immédiatement relâché. Avis à tous les détenus de France : utilisez les mêmes arguments que Sarkozy, on verra si vous obtenez une remise en liberté moins de trois semaine après votre condamnation.

Pour rappel, le 25 septembre, la justice prononçait une peine de cinq ans de prison ferme pour «association de malfaiteurs» dans l’affaire des financements libyens. En résumé, Nicolas Sarkozy s’était allié à Mouammar Kadhafi, dictateur libyen, qu’il avait reçu à l’Élysée en 2007 et convié au défilé du 14 juillet, alors que le tyran était considéré comme un terroriste international et commanditaire de nombreux attentats. Notamment l’explosion du vol UTA 772, qui avait tué 170 passagers dont 142 français. Cette alliance macabre avait permis à Sarkozy de financer sa campagne électorale avec de l’argent sale. Puis, comme tout bon mafieux, l’ancien président avait lancé une guerre contre la Libye, qui avait conduit à l’exécution sommaire, sans procès et jamais élucidée, du dictateur Kadhafi.

Après de longues années de procédure, l’ancien Président a enfin été condamné à de la prison en septembre, mais à «effet différé». Un privilège rare : lorsqu’un condamné est placé sous mandat de dépôt, il est quasiment toujours menotté et emmené en prison dès la fin de l’audience. Cette peine, plutôt légère vue la gravité des faits, a été appliquée le 21 octobre. Elle prend fin dès à présent.

En trois semaines, le système médiatico-politique s’est dévoilé jusqu’à la caricature. Sarkozy a reçu un soutien éhonté du microcosme des puissants : du Ministre de la justice lui-même, Gérald Darmanin, jusqu’au RN, de France Télévision à Cnews. L’intégralité des grandes chaine s’est mise au service du condamné pour cogner sur la justice. BFM titrait : «La justice va-t-elle trop loin ?», les juges chargés du dossier ont été menacés, Christian Estrosi a annoncé rebaptiser une Place de Nice au nom de Sarkozy, une manifestation de soutien a eu lieu dans le luxueux 16ème arrondissement, dans laquelle des vieillards richissimes ont appelé à «mettre les juges au goulag».

Nous avons pu constater l’ampleur de la sécession des riches et des puissants, pour qui la loi ne s’applique pas, et qui ne supportent pas d’être traités comme des citoyens lambda. Une sécession résumée par cette phrase prononcée par Jean-Claude Darmon, ami de Sarkozy, dans les médias de Bolloré : «C’est un choc pour des gens comme nous ! Nous ne sommes pas faits pour la prison, nous ne sommes pas des animaux, c’est terrible». Relisez : «les gens comme nous» d’un côté, les «animaux» qu’on met en prison de l’autre. Pour ces individus, nos vies ne valent rien. Ils le disent et l’assument. Ils nous tueraient sans aucun scrupule si leurs intérêts étaient menacés. Rien n’est pire que la sauvagerie «civilisée» de la bourgeoisie.

Ces derniers jours, les médias ont même préparé le terrain à la libération, avec des récits aussi délirants qu’écœurants. Ils ont expliqué, que Sarkozy ne mangeait plus «que des yaourts» car il ne sait pas «se faire cuire un œuf». Le Point explique même que «par principe, il se refuse» à cuisiner. Croyaient-ils nous émouvoir ? Cette histoire, si elle est réelle, montre l’étendue du parasitisme de cette caste. Sarkozy ne sait rien faire de ses dix doigts. C’est un être qui n’apporte rien à la communauté à part des nuisances. Il ne survivrait pas 24 heures sans une domesticité qui le maintient en vie. Comment des gens aussi inadaptés au monde peuvent-il prétendre nous diriger et, pire encore, abîmer nos vies ? Ils ne sont rien sans le peuple.

À présent, c’est l’effusion de joie chez les gens «comme eux». L’élu RN Jacobelli trépigne : «La libération de Nicolas Sarkozy est une bonne nouvelle pour notre démocratie». Le patron des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, déclare que la libération de l’ancien président est «juste et digne». Quand ces gens parlent, il faut toujours entendre le contraire : il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour la démocratie, et d’une décision obscène. Estrosi ose : «Comme tous ses amis et de très nombreux Français nous avons vécu ces 3 semaines dans la douleur». Ces gens dénués d’empathie, qui se moquent des milliers d’enfants tués à Gaza, des personnes dans la misère en France où des jeunes tués par la police, ne «souffrent» que quand leurs semblables sont concernés. Et pensent que tout le monde fonctionne comme eux.

Pour autant, nous ne serons pas de ceux qui appellent à renvoyer en prison cette crapule de Sarkozy, il y a bien d’autres moyens de l’empêcher de nuire. Ce qu’il faut, c’est utiliser cet épisode pour réclamer le même traitement que celui dont a bénéficié Sarkozy pour tout le monde, dans un pays où les conditions carcérales sont épouvantables, et où des dizaines de milliers de personnes sont emprisonnées dans procès, dans l’attente d’un jugement.

En réalité, pour Sarkozy, la justice a fonctionné quasiment «normalement» si nous étions dans un monde démocratique idéal. Elle lui a offert les meilleurs délais pour toutes ses démarches, des conditions de détention idéales, toutes les meilleures voies de recours, une présomption d’innocence maximale, une enquête très équilibrée le laissant bénéficier du maximum des droits dont peut bénéficier prévenu. C’est être condamné en comparution immédiate pour un vol de canette ou de sandwich sans bénéficier d’un avocat correct qui n’est pas normal. Et c’est pourtant cette justice expéditive que Sarkozy réclame depuis le début de sa carrière… pour les autres.

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