Le gouvernement cède aux fascistes


En quelques jours de menaces et d’arrêts maladie illégaux suite au lynchage policier d’un jeune homme à Marseille, Darmanin cède aux demandes fascistes.


Tract victorieux du bloc syndical policier : le gouvernement a cédé face aux fascistes.

Jeudi soir, le Ministre est allé visiter un commissariat pour dire sa «totale confiance» et son «entier soutien» aux forces de l’ordre, avant de recevoir les syndicats policiers. Peu après, ceux-ci publiaient un communiqué revendiquant la victoire de leur «bloc syndical». Voici les décisions gravissimes qui sont annoncées :

  • Le clan Macron va «étudier» une loi visant un statut spécial pour les forces de l’ordre, les protégeant en cas de poursuite. Gérald Darmanin ne «voit pas d’inconvénient» à modifier la loi. Ce serait officiellement la fin de l’égalité devant la loi, principe de base d’une démocratie. Donc l’officialisation d’une dictature policière, qui existe déjà de fait.
  • Darmanin a aussi promis que les primes seront versées même en cas de suspension. Concrètement, le meurtrier de Nahel ou l’agent qui a fracassé la tête d’Hedi recevront des primes EN PLUS de leurs salaires, qu’ils continuent déjà de toucher malgré des faits accablants. Du délire total.
  • Le Ministre garantit une protection juridique et fonctionnelle complète pour les policiers poursuivis. En clair, un policier pourra avoir commis les actes de barbarie les plus injustifiables, il sera quand même «protégé», c’est-à-dire que l’argent public servira à lui offrir les meilleurs avocats, à mettre tous les moyens à sa disposition pour le défendre. Les victimes de leur violence, elles, n’ont aucune aide d’aucune sorte et doivent s’endetter sur des années pour simplement réclamer justice.
  • Enfin, il va généraliser «l’anonymisation» des policiers, ce qui est déjà largement pratiqué. En plus des cagoules et de l’absence de possibilité d’identifier les policiers, le nom des agents n’apparaitra plus sur les procès verbaux mais des numéros. Encore une fois, en «démocratie», les policier exercent la force au nom de la loi et doivent donc pouvoir être identifiés à tout moment, ils doivent rendre des comptes. C’est un principe de base. En garantissant leur anonymat dans tous les documents, c’est l’arbitraire le plus total qui sera garantit.

Le représentant du syndicat d’extrême droite Alliance se félicite : «Le ministre est proche de nous idéologiquement». Ce vendredi, le Ministre Clément Beaune dit que «le ministre de l’Intérieur est dans son rôle quand il soutient évidemment les policiers ou l’ensemble des forces de l’ordre». Notez le mot «évidemment»… Ce n’est même plus discutable. La police est une religion d’État.

Le clan Macron soutient donc de tout son poids des agents qui ont tué et mutilé, et cède à leur coup de pression. En 5 mois de mobilisation, des millions de grévistes et des milliers d’actions pour les retraites, avec le soutien écrasant de l’opinion, les syndicats de travailleurs se sont fait cracher au visage par ce même gouvernement. Une preuve supplémentaire que Macron n’a plus que la police, et elle seule, comme socle pour se maintenir. Une armée de mercenaire à qui il cède tout.

En 1983, des syndicats policiers organisaient une manifestation à Paris devant le Ministère de la justice. Le Préfet de Paris et le Directeur Général de la police étaient mis à pied le jour même et les policiers sanctionnés. En 1986, dès le lendemain du meurtre de Malik Oussekine par les voltigeurs, l’unité de police responsable était dissoute, les étudiants étaient reçus au ministère de l’Intérieur, tandis que le ministre délégué Alain Devaquet présentait sa démission. À l’époque, les médias ne relayaient pas unilatéralement un discours d’extrême droite.


Un autre temps. Ce n’était pas une période rose, mais nous étions loin de la dictature qui se dessine aujourd’hui sous nos yeux.


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