L’extraordinaire inversion des valeurs qui s’est jouée en quelques heures est historique, sans précédent, inimaginable.
- Les plus grands criminels de la planète, ceux qui massacrent leurs peuples, pillent les richesses du Tiers-Monde, mettent en place l’apartheid, ceux qui écrasent leurs opposants et détruisent les droits sociaux ont pu défiler main dans la main pour la «liberté d’expression» sur les grands boulevards parisiens.
- Hollande, président le plus haï de l’histoire française s’offre une cérémonie impériale. Métamorphosé, grâce à “Charlie”, en Monarque d’un jour, entouré d’une cour d’homologues de tous les pays, berger guidant une marée humaine sans limite. «Paris capitale du monde» !
- Le peuple français est dans la rue. Oui, celui qu’on croyait définitivement mort, obéissant, aseptisé s’est réveillé. Celui qui s’est tu quand un jeune de 18 ans mourait sous les coups de l’extrême droite, celui qui a laissé la police tuer un manifestant sans se révolter, celui qui se laisse dépouiller de ses droits a pris les artères des villes de France. Mais pas pour lutter. Pas pour combattre. Non, pour communier derrière ses chefs et sa police : derrière ceux qui l’oppriment.
La véritable mort de Charlie Hebdo, c’est aujourd’hui.
Image : détournement d’un dessin de Cabu attaquant tous ceux qu’il combattait : les ennemis de la liberté d’expression. Ironie suprême, ce sont précisément les mêmes qui défilent ces derniers jours.
