Le quotidien régional Ouest France publie ce 25 mars un nouveau publi-reportage à la gloire de la Brigade Anti Criminalité nantaise : «La BAC au cœur d’une nuit nantaise».
La BAC, ce sont les charmant miliciens en civil qui passent leurs nuits à « chasser » (c’est le vocabulaire employé dans l’article par un agent) et à tirer sur les manifestations ou dans les quartiers avec leur LBD. Une mise en bouche ici.
On ne compte plus les «dossiers spéciaux» faisant l’éloge des gendarmes, de la BAC ou des policiers dans ce journal. La rubrique finirait presque par rivaliser avec la météo en terme de fréquence. La police de Nantes se sait-elle à ce point détestée pour qu’elle ait besoin de tant d’articles publicitaires dans la presse ?
Pourtant les journalistes ont la mémoire courte : il semble qu’ils aient déjà oublié les attaques répétées des policiers sur leurs propres collègues lors de la manifestation du 21 février dernier. Où est passé l’esprit corporatiste des journalistes ?
Ouest France a le sens du timing : cette publicité grossière pour la BAC tombe pile-poil au moment ou, justement, des BACeux sont mis en examen pour trafic de stupéfiants.
Toujours est-il qu’on retrouve dans cet article d’Isabelle Labarre la ritournelle rabâchée en permanence pour inculquer aux masses l’amour de la police. Ici, cela passe par une «immersion» façon BFM TV avec les flics nantais. On y répète par exemple que ces agents ne sont «pas des cow boys», argument illustré par des affaires à couper le souffle comme le vol – non résolu – d’un sac à main !
C’est donc l’occasion de rappeler aux journalistes de Ouest France et leurs lecteurs ce qu’est la BAC à Nantes, avec quelques photos prises lors des dernières manifestations.
Retour au réel.