Voici deux évènements survenus hier à Nantes, à mettre en parallèle :
- Samedi soir, un groupe de cyclistes anti-aéroport va taquiner la boutique du patron Mustière, chef du lobby radicalement pro-aéroport «Des Ailes Pour l’Ouest». L’ambiance est festive : aucune violence, aucune dégradation. Les flics déboulent en nombre (6 camions, 4 voitures ! ), gazent les cyclistes, et en interpellent un au hasard. Encore une illustration du fait que la police ne laisse rien passer, et harcèle systématiquement celles et ceux qui luttent, même quand ils s’inscrivent dans les formes de luttes les plus douces.
Source : https://nantes.indymedia.org/articles/31859
- La veille au soir, groupe d’individus jette une série de cocktails explosifs chimiques (acide chlorhydrique et d’aluminium) sur un lieu de rencontre homosexuel. Ils sont sobres et organisés, et reconnaissent en Garde à Vue qu’il savaient que le lieu était fréquenté pour des rencontres gays. Quelques heures plus tard, ils sont relâchés sans aucune charge. « Selon le procureur, l’enquête ne permet pas de démontrer que les jeunes gens avaient l’intention de toucher des homosexuels. »
Faut-il rappeler qu’un groupe de militants arrêtés en possession de tels cocktails explosifs serait très probablement perquisitionné et mis en examen antiterroriste ?
Faut-il rappeler qu’à Nantes, un père de famille a été jeté en prison pendant près d’un an, accusé d’avoir amené un fumigène (inoffensif) dans une manifestation anti-aéroport ?
Faut-il rappeler qu’à Nantes, certains écopent de prison pour un bris de vitrine, quelques dégradations, voire la récupération de nourriture dans les poubelles des grandes surfaces ?
Avis à celles et ceux qui croient encore en la justice : c’est bien l’État qui fabrique des coupables et désigne qui doit être puni, souvent pour ce qu’il est plus que pour ce qu’il fait.