Nantes : pas d’État d’Urgence pour les fachos
Alors que les rassemblements sont interdits, les militants écolos assignés à résidence et une manifestation férocement réprimée dans les rues de Bouffay vendredi 4 décembre, l’extrême droite nantaise a pu défiler tranquillement dans le centre ville. Pire : les intégristes de la Fraternité Saint Pie X sont allé tirer des feux d’artifice juste devant la préfecture sans être inquiétés ! Plusieurs nantais ont fait part de leur peur et de leur consternation après avoir entendu les détonations. Visiblement, l’État d’Urgence ne s’applique pas pour l’extrême droite.
Dans la même logique, une poignée de petits crétins du groupuscule royaliste Action Française, dont les membres sont parfaitement identifiés, ont pu dégrader les locaux de nombreuses associations caritatives et solidaires qui viennent en aide aux démunis. À plusieurs reprises, des tags, des dégradations et des poses de cadenas ont lâchement ciblé ces associations. Encore une fois, la police nantaise, si rapide pour écraser nos mobilisations, laisse faire ces apprentis fascistes avec bienveillance.
Attentats de janvier : identitaires et djihadistes main dans la main
Nous en parlions quelques semaines après les attentats de janvier, l’information commence enfin à faire le tour des médias. Les armes de l’assassin antisémite Amedy Coulibaly ont été fournies par un militant identitaire lillois nommé Hermant, trafiquant d’armes et indicateur de gendarmerie. S’il est clair qu’il existe une alliance objective entre l’extrême droite et les obscurantistes, qui travaillent à diviser les opprimés et à provoquer repli sur soi et tensions communautaires, nous avons désormais la preuve que cette alliance est également pratique et concrète.
Assemblée Nationale
Les députés, après nous avoir imposé une batterie de lois sécuritaires, puis un État d’Urgence, soi-disant pour lutter contre le terrorisme, viennent de refuser la «création d’une commission d’enquête relative à la participation de fonds français au financement de DAECH». Les voyous en costard qui nous gouvernent n’ont décidément pas intérêt à des investigations sur les relais financiers de l’organisation terroriste.
http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0622.asp
Terrorisme, capitalisme, logistique
Pendant qu’on nous agite le spectre du « djihadisme » comme s’il s’agissait d’une entité abstraite et surnaturelle, un article nous informe sur les transactions de matières premières vendues par DAECH : « À raison de 25 tonnes par camion, c’est un défilé impressionnant qui a passé la frontière en deux semaines, au niveau de Kilis, en Turquie, un millier de camions de coton-graine. »
Il s’agit ici de coton, mais il est bien évident qu’il en est de même pour le pétrole vendu par l’organisation aux pays européens et proche-orientaux, ainsi que des autres denrées agro-industrielles et minières exportées depuis la Syrie. Bombarder quelques routes pour asphyxier DAESH pourrait être fait en une journée, sans causer de mort, mais il ne s’agit vraisemblablement pas d’une priorité des occidentaux.
http://www.rfi.fr/emission/20151214-turquie-etat-islamique-achat-coton-syrien?
Policier, militaire ou djihadiste ?
L’amour de l’ordre et l’intérêt pour les armes seraient-ils des signes précurseurs du terrorisme ? L’un des kamikazes du Bataclan était fasciné par la police et l’armée, au point de vouloir s’engager. Ce djihadiste du 13 novembre était, dit-on, un «jeune sans histoire», qui a voulu rejoindre les rangs de la police et «tenté, sans succès, d’en passer le concours d’entrée». Après un échec, il tente de rentrer dans l’armée. Échec à nouveau. «L’armée, il m’en parlait tout le temps, c’était vraiment ce qu’il voulait faire» explique un ancien proche de l’assassin. Quelques mois plus tard, l’ex-futur flic combat en Syrie… du côté de DAESH.
La Syrie sous les bombes
La France est déjà à court de bombes tellement elle déverse ses explosifs sur la Syrie. Pour rappel, une seule bombe française coûte plusieurs centaines de milliers d’euros. L’industrie de l’armement française est au beau fixe.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/lutte-contre-daech-la-france-a-court-de-bombes-04-12-2015-5339871.php
Industrie du maintien de l’ordre
Un article de Médiapart nous apprend notamment qu’une entreprise française a mis au point un drone qui tire des grenades lacrymogènes, que la France est le seul pays d’Europe a utiliser des grenades explosives sur les manifestant-es, et que – contrairement à ce que dit le titre de l’article – la gendarmerie est en train de réfléchir au renouvellement de son stock de grenades à «effet de souffle».