D’un côté, il y a cet homme, un marocain de 22 ans. C’est l’hiver, il meurt de faim. Il vole un fromage pour se nourrir, dans un supermarché de Toulouse. Il est arrêté par un vigile. Le 22 novembre, il est condamné à 3 mois de prison ferme. Il dort aujourd’hui en taule.
De l’autre, il y a cette femme, Christine Largarde, ancienne ministre du gouvernement Sarkozy. Elle a mené une vaste opération de saccage social au service des banques. Elle est aujourd’hui présidente du FMI. C’est elle qui patronne les plans de rigueur qui affament les peuples dans le monde entier. Elle vient d’être condamnée – pour « négligence » – pour le détournement de 400 millions d’euros dans l’affaire Tapie. Mais elle est « dispensée de peine ». Demain, elle continuera à régner.
La justice dessine ici la devise immuable du pouvoir : fort avec les faibles, faible avec les forts. Comme quand elle enferme par dizaines nos potes, les manifestant-e-s opposés à la loi travail, ou qu’elle condamne les frères d’Adama Traoré et relaxe les policiers violents.
Tant que cette justice continuera de nuire, il n’y aura pas de paix.