La police sème la hogra


En algérien, le «hagar» est celui qui abuse de sa force ou d’une position dominante pour écraser celui qu’il domine. La «hogra» signifie à la fois «mépris», «injustice» et «humiliation».


  • Jeudi 2 février 2017, à Aulnay-sous-Bois. La police débarque pour des contrôles d’identité. Un policier gifle un jeune. Théo, qui passe par là, s’interpose pour défendre son pote. Il est interpellé par 4 policiers. L’un d’entre eux lui déchire l’anus avec sa matraque télescopique. Théo est également frappé au moment de son interpellation, et dans le véhicule de police, il présente des ecchymoses au visage et au niveau du crâne. Il est très gravement blessé dans la région anale. Cette affaire de viol dépasse l’entendement. Les élus réagissent, les médias relaient. Pourtant, cette pratique n’est pas isolée.
  • 29 octobre 2015 à Drancy. Des policiers arrêtent Alexandre pour «tapage nocturne». Au moment de monter dans le véhicule de police, son anus est déchiré par un coup de matraque. Comme dans l’affaire d’Aulany-sous-Bois, les policiers prétendent que son «pantalon a glissé sur ses hanches». «D’un coup, j’ai senti un truc dans mes fesses. J’ai hurlé, relate Alexandre lors de son audition, lue à l’audience par la présidente. Je me suis allongé sur la banquette et j’ai pleuré. Il y en a un qui m’a dit “plus jamais tu parleras comme ça de la police municipale, tu te rappelleras de nous”.»

Source : http://abonnes.lemonde.fr/police-justice/article/2017/01/17/un-policier-municipal-juge-pour-violences-volontaires-avec-arme_5063898_1653578.html

  • 14 juillet 2015 à Argenteuil. Amine, 14 ans, allume des pétards dans son quartier. La police débarque, charge, et tire des coups de flash-ball. L’adolescent est visé au niveau de l’entrejambe par le tireur. Il est très gravement blessé aux testicules par une balle en caoutchouc, et abandonné sur place, en sang. Ses amis devront le ramener chez ses parents, qui le transporteront à l’hôpital. Il gardera des séquelles.

Source : http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/argenteuil-un-adolescent-gravement-blesse-aux-testicules-par-un-tir-de-flash

Quel est le lien entre ces trois affaires ? Elles ont toutes lieu dans les quartiers populaires, en périphérie des métropoles. A chaque fois, la police frappe délibérément l’intime de jeunes hommes. Il ne s’agit pas uniquement de faire mal, mais aussi d’humilier, de détruire. Physiquement et psychologiquement.

Pour Théo et pour les autres : justice !

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