8 mars à Nantes : retour sur la manifestation féministe


Pour la journée des luttes des femmes, des organisations et collectifs avaient appelé à un rassemblement place Bouffay.


Photos : Estelle Ruiz

Le rassemblement a été dynamisé par des prises de paroles, des lectures de slogans, des chants, et par une attente palpable de la suite. Une banderole « ni flics ni lois, à bas l’État et le patriarcat » est déployée par des individues présentes. A la fin des chants, alors qu’une grande partie du matériel prévu pour l’événement s’apprête à être rangé, une femme prend la parole au micro et appelle à partir en cortège.La foule présente manifeste très clairement ce même désir. C’est ainsi 500 personnes, derrière la banderole, qui s’élancent dans les rues de Nantes. Le cortège emprunte la rue de Strasbourg, se marre devant la vitrine amochée de Vinci, et envoie des slogans repris par l’ensemble de la manif :

« le patriarcat c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », « machos, fachos, les meufs auront vot’ peau », « fières, vénères, pas prêt’ de s’taire, fières, vénères et révolutionnaires », « femmes violées, femmes agressées, en bandes organisées pour riposter »

Mais aussi tout un tas de slogans contre la répression surgissent et sont amplement repris : « les féministes détestent la police », « police nationale, milice du capital, milice patriarcale », « flics, violeurs, assassins »,

Après la rue de Strasbourg, le défilé, dynamique, musical, joyeux, suit le cours des 50 otages, tourne dans Bouffay, et atterrit, hasard ou coïncidence, devant la boutique Bagelstein. Beaucoup se souviennent de ce qui s’est passé à Rennes à cette même boutique.

https://nantes.indymedia.org/articles/34788

Des tags apparaissent sur la vitrine : « sexistes ! », ainsi que des autocollant. La terrasse est retournée. Applaudissements. Retour place Bouffay pour un deuxième tour. Le cortège s’élance vers la rue d’Orléans, passe par Graslin pour repartir vers le centre et se disperser tranquillement à son point de départ. Le défilé aura duré une heure, et donné de l’énergie pour poursuivre les luttes.

A deux reprises, la police manifestera son mépris, notamment en se marrant ou en mimant des bisous. L’une des manifestantes à qui était adressé le « baiser » affirme : « je ne me laisse pas atteindre par ce style de stupidité de la part d’un flic. Je sais très bien que c’est un corps

profondément machiste, misogyne, et qui n’hésite pas à toucher les femmes en les fouillant. Ce geste puérile confirme juste que la police est la représentante d’un ordre patriarcal que je combats […]». Le témoignages de violences sexistes et policières publiés hier ont trouvé un écho fort ce mercredi 8 mars. Il se répercutera.

Pour un féminisme de lutte.

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