24 mars 2016
Le mouvement contre la “loi travail” démarre fort. Après une grande manifestation dans les rues de Nantes, un cortège d’un millier de jeunes rentre vers l’université. Sur le chemin, ils passent devant le commissariat. La police gaze, charge. Un manifestant, à visage découvert, muni d’un mégaphone, reste en arrière pour soigner des lycéennes apeurées. Il est tabassé gratuitement par la police. Le crâne ensanglanté, il est ensuite placé en garde à vue. La scène est entièrement filmée et provoque l’émoi y compris dans la presse locale. La police des polices lance donc un appel à témoins par voie de tracts et d’affichettes sur les lieux des violences. La réaction des policiers nantais est relatée dans la presse qui parle d’une “colère noire”. “Franchement, au début, on a tous cru à un canular”, ‘On en est tombé à la renverse !”, “Là, franchement, on est écœurés. On est tous sur les dents”.
Le lendemain, les syndicats policiers revendiquent le fait d’avoir arraché les affiches, et dénoncent ces pratiques de “délation”. Ils font donc ouvertement obstruction à l’enquête et l’assument. À ce jour, aucun agent n’a été inquiété dans le cadre de cette affaire.
25 février 2017
La mairie déroule le tapis rouge à Marine Le Pen en lui louant le Zénith de Nantes pour son premier meeting de campagne. Le PS crée donc les conditions de débordements dans la ville. 5000 personnes manifestent à Nantes contre les idées d’extrême droite, et la provocation que constitue la venue du FN. Des centaines de policiers sont déployés pour intimider les manifestants. Après une attaque de la BAC, les esprits s’échauffent. Un gendarme est blessé à la jambe au cour d’échauffourées. Un mois plus tard, le 22 mars, la police lance un appel à témoins pour identifier les manifestants, relayé par la presse et sur les réseaux sociaux.
Le même jour
Lors de la même manifestation, la BAC avait lancé plus de dix grenades de désencerclement à hauteur de tête sur des manifestants, blessant plusieurs personnes, et risquant de mutiler voire de tuer certains individus proches des déflagrations. Ces jets sur une foule en fuite sont évidemment illégaux, et ont été intégralement filmés et diffusés sur internet. Pourtant, à notre connaissance, aucun appel à témoin n’a été effectué.
La vidéo des jets de grenades sur une foule en fuite :