Environnement : le désastre est déjà là

Le béton s’étend à l’infini. Les abeilles meurent par millions. L’agriculture est devenue une industrie mortelle. L’air est toxique. Les ouragans se multiplient. Les centrales nucléaires craquent de toutes part. Alors que les puissants du monde continuent de mettre en scène leurs pitreries lors de sommets internationaux sur le climat, et que le gouvernement Macron – dont le marketing publicitaire fait office de programme –, agite le bouffon écologiste Nicolas Hulot pour verdir sa politique, tous les signes sont au rouge : le désastre est déjà là. Chronique d’une civilisation en chute libre.

L’Homme plus nocif qu’une catastrophe nucléaire

En 1986, en Ukraine, la centrale nucléaire de Tchernobyl explose, libérant un nuage radioactif sur toute l’Europe, et entraînant des centaines de milliers de morts et de maladies. Une zone de plusieurs dizaines de kilomètres carrés autour de la centrale est interdite aux visiteurs. C’est la plus grande catastrophe de ce type avant Fukushima. Trente ans plus tard, sur la zone contaminée, les espèces sauvages – ours, loups, sangliers, élans et même lynx – sont réapparus et se multiplient. Ils y sont même plus nombreux qu’avant l’accident nucléaire. Comment expliquer un tel paradoxe ? «Cela ne veut pas dire que les radiations sont bonnes pour la vie sauvage, juste que les effets des habitations humaines, y compris la chasse, l’agriculture et l’exploitation forestière, sont bien pires» répond simplement un professeur en sciences de l’environnement. Tout est dit.

Extinction des insectes : vers l’hécatombe du monde animal

La population des insectes en Europe a été décimée en trente ans. Des scientifiques allemands ont relevé cette extinction silencieuse, de l’ordre de 80%, dans des zones protégées, laissant présager une baisse encore plus importante près des zones cultivées, empoisonnées par les pesticides. Où est le problème ? Les insectes représentent la majorité des espèces terrestres. Ils jouent le rôle fondamental de pollinisateur. Sans leur présence, la plupart des espèces végétales disparaissent. Les insectes sont aussi à la base de la chaîne alimentaire. Ils sont une source de nourriture pour de nombreux animaux, notamment beaucoup d’espèces d’oiseaux, qui sont à leur tour chassés par d’autres prédateurs. S’ils s’éteignent, ce sont des centaines d’espèces qui sont menacées d’anéantissement à court terme.

Vers l’extension du désert

Nous sommes en automne, la saison la plus pluvieuse, dans un pays de l’hémisphère nord, très humide. Et pourtant, les nappes phréatiques sont à sec, la France connaît actuellement l’une des pires sécheresses depuis 60 ans. Selon une experte, nous devons nous «préparer à des sécheresses de plus en plus fréquentes qui auront des conséquences concrètes», avec des «périodes où nous n’aurons plus d’eau dans nos robinets». Le changement climatique combiné au gaspillage des réserves en eau par les grandes industries, risque donc de menacer, à court terme, la vie des habitants des pays les plus riches au monde.

Pesticides : explosion des cancers infantiles

Le cancer infantile, quasiment inexistant il y a quelques décennies, est devenu la première cause de décès par maladie cher l’enfant, avec 35.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en Europe (dont 2500 en France) et 6000 décès (dont 500 en France). En cause, essentiellement les pesticides au sein de l’habitat qui provoquent des leucémies et des lymphomes chez les enfants, mais aussi la pollution générale de l’environnement. Le maire d’un village viticole de Gironde, alertait les autorités il y a quelques années, car quatre enfants de sa commune souffraient d’un cancer. Un taux six fois supérieur à la moyenne nationale, dans une commune où il n’y a aucune autre pollution que l’industrie viticole.

La Chine poubelle du monde : vers une avalanche de déchets en Europe

Dans une société mondialisée, le business des déchets est un marché comme un autre : il s’exporte. La Chine est devenue la poubelle du monde, recevant les ordures par cargos entiers venus du monde occidental, qui n’est pas capable de gérer les immenses quantités de déchets engendrés par son propre fonctionnement. France 2 décrit dans certaines villes chinoises «des amas de déchets parfois hauts comme des immeubles», traités par des milliers d’usines. Certains quartiers deviennent des décharges à ciel ouvert. Face à cette situation, le gouvernement chinois a décidé d’interdire sur son territoire le traitement de ces déchets, «plastiques, papiers non triés, textiles et résidus de métaux». Sans esclaves pour sous-traiter sa pollution, l’Occident risque donc de crouler à court terme sous ses propres poubelles.

Pollution : des centaines de milliers de morts par an

Une myriade d’institutions et organisations intergouvernementales, dont l’Organisation Mondiale de la Santé, ont publié récemment un rapport complet sur les enjeux sanitaires liés au climat. Une première. «Blessures ou morts liées à des événements météorologiques extrêmes, pénuries, maladies transmises par des moustiques, risques sécuritaires, migrations liées à des sécheresses répétées ou à la montée du niveau des océans, les auteurs du rapport recensent les nombreux liens entre le changement climatique et la santé» peut-on notamment y lire. 175 millions d’adultes ont subi des vagues de chaleurs en 2015. La fréquence des catastrophes météorologiques extrêmes a augmenté de 46% depuis 2007 et provoqué 500.000 morts. Quant à l’empoisonnement atmosphérique, le rapport recense plus de 70% de villes où la qualité de l’air est dangereuse pour la santé. En 2015, la pollution de l’air liée au charbon et au pétrole aurait été à l’origine de 803.000 morts «prématurées et évitables» rien qu’en Asie. Loin, bien loin devant le «terrorisme» sous toutes ses formes.

Ce ne sont que quelques exemples trouvés dans l’actualité récente, dans l’interminable liste de nouvelles alarmantes qui défilent sous nos yeux. La catastrophe en cours ne se réglera pas à coups de «développement durable», de spéculations sur les énergies fossiles ou d’accords entre les multinationales responsables de la destruction du vivant et élus gouvernementaux. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il n’y aura pas d’échappatoire, pas d’endroit ou se réfugier à l’abri du désastre écologique planétaire. L’alternative de l’époque est donc simple : détruire le capitalisme avant que le capitalisme ne finisse de nous détruire.


Sources :

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