Guilhem, 24 ans, étudiant à Toulouse, gravement blessé par la police


La violence d’État continue de s’acharner contre la jeunesse en lutte. Après l’expulsion de l’université du Mirail, à Toulouse, par la police, le 9 mai, la BAC a attaqué des étudiants en lutte. Parmi eux, Guilhem a été très gravement blessé à la cage thoracique et aux bras par l’explosion d’une grenade de désencerclement, et roué de coups.
Voici le communiqué de ses proches :


“Suite à l’évacuation de l’université du Mirail, une seconde intervention policière a eu lieu à l’encontre des étudiant.e.s expulsé.e.s, dans le quartier Matabiau. À cette occasion, Guilhem a été interpellé. Selon les termes de La Dépêche du Midi, une bousculade a suivi durant laquelle «le dispositif de désencerclement du fonctionnaire a explosé accidentellement sur sa tenue». Les autorités précisant au journal que «l’individu et deux fonctionnaires de police ont été légèrement blessés, ils ont été tous les trois pris en charge par les secours».

Nous savons que la garde à vue de Guilhem a été levée à 13h20 ce jour, probablement en raison de son état de santé. Après avoir été pris en charge par les services d’urgence de Purpan, il est actuellement sous surveillance à l’hôpital Larrey et souffrirait d’un hémopneumothorax avec plaies au thorax. Les policiers blessés seraient, quant à eux, sortis de l’hôpital. Nous, famille et avocates de Guilhem, demandons à ce que toute la lumière soit faite, au besoin par l’ouverture d’une mesure d’instruction judiciaire, sur :

  • les conditions d’interpellation de Guilhem,
  • les conditions d’intervention des «forces de l’ordre» avec des armes et notamment ce qui pourrait être une grenade de désencerclement.

Nous nous indignons de l’usage d’armes par la police, particulièrement dans le cadre d’un mouvement social et à l’encontre de civils. Nous rappelons que la grenade de désencerclement a déjà mutilé notamment à Bure et Sivens et qu’une opération de maintien de l’ordre avec des armes a déjà causé la mort d’un manifestant à Sivens.

Nous appelons, face à la gravité de la situation, à garder la tête froide et ne pas perturber les enquêtes à venir par des rumeurs non vérifiées, précision étant faite que Guilhem pourrait toujours être poursuivi.

Maîtres Claire DUJARDIN et Sara KHOURY, avocates à la Cour

La famille de Guilhem”

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