17 – 18 mai : retour sur deux jours d’assaut contre la ZAD


Vendredi 18 mai, au soir. Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb annonce dans les médias que la deuxième vague de destruction est “terminée”, avant d’ajouter, comme une menace, “vous n’entendrez plus parler de Notre-Dame-des-Landes”.


Des moyens considérables ont encore été déployés contre les habitantes et habitants de la ZAD : 1800 gendarmes, des blindés, des drones, un hélicoptère, une myriade d’engins de destruction et de poids lourds. Le tout pour une “opération éclair”. L’attaque n’a duré que deux jours, pour viser une dizaine de lieux. Si la phase de destruction semble prendre fin, les militaires et leurs engins resteront encore longtemps, pour enlever ce qui reste des lieux détruits. Bilan : plusieurs blessés dont certains graves, des habitats murés ou détruits, dont l’emblématique Châteigne construite par plusieurs milliers de personnes en novembre 2012, et plusieurs interpellations.

Ces deux journées donnent l’impression d’un triste spectacle que rien ne justifiait. Il s’agissait d’une nouvelle opération de communication dont le gouvernement Macron est friand. La mise en scène de nouveaux affrontements dans le bocage, de cabanes de bois et de taule broyées par des bulldozers, de nuages lacrymogènes dans les champs. Un remake du mois d’avril pour rappeler que la zone reste sous une menace constante d’anéantissement.

La rapidité de l’opération, la lassitude et peut-être l’incompréhension des soutiens du mouvement à propos de cette nouvelle vague d’expulsions se sont ressentis sur le terrain. Dans un bocage rendu moins boueux, et donc praticable, après quelques semaines de beau temps, la gendarmerie a réussi à progresser où elle le voulait, quand elle le voulait, avec une grande arrogance, suivie par les journalistes. La fraction des occupants et occupantes, qui, ces derniers mois, multipliait les déclarations les plus radicales et diffusait des textes guerriers et sans concession contre les négociations n’a finalement, semble-t-il, quasiment pas opposé de résistance.

Un sentiment de gâchis et d’impuissance domine après cette phase d’expulsions « intermédiaires ». Car c’est de cela qu’il s’agit : l’État cherchait ces deux derniers jours à montrer sa capacité à intervenir partout sur la zone et à détruire ce qu’il souhaitait, avant une probable future opération qui aurait lieu terme du processus de concertation.

Le risque, après cette opération spectaculaire, c’est que le gouvernement se sente encore plus confiant. Trop confiant. Mais nous pouvons encore l’empêcher dès ce week-end, si les soutiens de cette belle lutte affluent nombreux et nombreuses pour reconstruire ce qui a été détruit. Et affirment que la ZAD est bien décidée à vivre !

Alors toutes et tous sur la zone dimanche 20 mai ! Au programme : « travaux des champs et semis printaniers, plantation d’épouvantail à gendarmes, repas syndical, constructions, concours d’insultes littéraires, fête et feu sacré, musiques fantasques et projections de renom. Un lieu commun naîtra ce dimanche quelque part dans le bocage. Il faudra l’entourer et y festoyer. Prévoyez de quoi camper ! »

Rendez-vous à partir de midi au hangar de l’avenir, à la ferme de Bellevue !


Plus d’informations sur : https://zad.nadir.org/

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