24 mai 1968 : la préfecture de Nantes incendiée


Il y a 50 ans jour pour jour : le 24 mai 68. Une journée insurrectionnelle aux quatre coins du pays, apogée de la vague de révolte. Depuis le début du printemps, un mouvement étudiant suivi par la plus grande grève ouvrière de l’histoire secoue la France. L’économie est paralysée, les usines occupées, des patrons sont séquestrés, des manifestations réunissent des centaines de milliers de personnes.


Le 24 mai, une immense manifestation réunissant paysans, ouvriers et étudiants déferle dans la ville de Nantes. Des tracteurs sont présents dans le cortège, symbolisant l’unité paysans-travailleurs, qu’on retrouvera plus tard. La Place Royale est rebaptisée «Place du Peuple». Dès 18h, un affrontement démarre aux portes de la préfecture. L’émeute dure une partie de la nuit, et fait plus de 200 blessés. Une aile de la préfecture est en feu, aux cris de «le pouvoir est dans la rue», alors que des barricades sont élevées.

Après cette «nuit rouge», un comité central de grève se met en place dans la mairie occupée. Le pouvoir est évaporé, ce sont les grévistes qui gèrent la ville, son approvisionnement et son administration pendant quelques jours ! On appelle cet épisode «la Commune de Nantes».

50 ans plus tard, en mai 2018 la répression du gouvernement prend une ampleur vertigineuse. Ces deux derniers jours :

  • Une centaine de lycéens ont été arrêtés alors qu’ils occupaient leur établissement à Paris, et passent en procès après 48h de Garde à Vue. C’est la plus grande opération d’enfermement de mineurs jamais vue pendant un mouvement social. Personne n’en parle.
  • Un jeune de 21 ans a la main arrachée et sa vie brisée parce que l’État tire des milliers de grenades explosives sur les contestataires.
  • 400.000 lycéens et lycéennes sont sans solution d’étude à la veille du Bac à cause de Parcoursup.
  • Les étudiants sont toujours en lutte, dans un silence assourdissant, et subissent une répression policière et administrative inédite.

C’est une véritable guerre contre la jeunesse, qui légitimerait un embrasement général qui ferait passer 68 pour une partie de frisbee. Mais l’ordre est maintenu avec la complicité évidente des médias, organisations, partis et centrales syndicales.

Toutes et tous dans la rue samedi 26 mai !

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