Il y avait mercredi 27 juin une petite centaine de personnes devant la préfecture de Nantes, en soutien à la lutte de Bure, contre le nucléaire et le projet d’enfouissement de déchet radioactif.
Après avoir lu le témoignage d’une personne perquisitionnée lors de la grande vague d’arrestations qui a eu lieu le 20 contre l’ensemble du mouvement, une autre prise de parole a rappelé le contexte sécuritaire dans lequel s’inscrit cette opération d’intimidation.
Alors que les arrestation et les blessures causées par la police sur les manifestants du printemps se comptaient par centaines, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb appelait à “poursuivre tout ceux qui appellent à l’insurrection”, en mai. Puis il annonçait une nouvelle batterie de mesures répressives en juin. Avec notamment, l’utilisation de procédures jusqu’ici réservées au grand banditisme ou au terrorisme pour arrêter “préventivement” – sur la simple base de présomptions, où d’un fichage policier – les contestataires : c’est à dire l’accusation “d’association de malfaiteurs”. Cette arme juridique est aujourd’hui utilisée contre les militants anti-nucléaire de Bure, en plus de l’arrestation d’un avocat du mouvement, fait sans précédent.
Les perquisitions et arrestations à Bure sont donc le premier test grandeur nature suite à ces annonces. Mais, sans résistance conséquente, ce genre d’opération risque de se reproduire dans les semaines et les mois à venir, pour neutraliser toutes les contestations, et arrêter des réseaux entiers de personnes engagées contre les projets destructeurs du gouvernement.