« Que tout continue ainsi, voilà la catastrophe »


Walter Benjamin


Photo : la mer d’Aaral

Nous allons vivre, dans les années qui viennent, une réaction en chaîne qui risque de transformer la planète en cocotte minute. Et de décimer l’humanité. Alors que la température terrestre bat tous les records de chaleurs connus ces dernières années, des scientifique estiment que nous sommes sur le point d’atteindre un «point de rupture» qui créera une réaction en chaîne irréversible. Un scénario bien pire que ceux imaginés jusqu’alors. L’accélération de la fonte des glaces va libérer d’immenses quantités de gaz à effet de serre qui accéléreront d’autant plus la disparition de la calotte glaciaire et le réchauffement climatique, alors que les forêt continuent de disparaître. Cet effet domino fera monter le niveau de la mer 10 à 60 mètres en quelques années, engloutissant les deux-tiers des grandes villes qui sont installées moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les plaines agricoles qui les nourrissent. Dans ce scénario, l’immense majorité de l’humanité meurt, puisqu’une terre avec 5° de plus ne pourrait pas abriter plus d’un milliard de personnes. Quelques jours plus tôt, une autre étude annonçait la transformation du pourtour méditerranéen en désert dans les prochaines décennies. Le sud de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce, transformés en zones arides et inhabitables.

D’ici trente ans, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. C’est la conclusion d’une autre étude scientifique. L’utilisation des plastiques a été multipliée par 20 durant le demi-siècle dernier. Et cette quantité va doubler d’ici 20 ans. En 2050, la biomasse des poissons sera inférieure à la masse de plastique dans l’Océan. Un prélude à l’extinction définitive des espèces marines, qui pourrait arriver d’ici quelques décennies, avec l’intensification des pêches industrielles qui ravagent les mers et l’apparition de «zones mortes» toujours plus étendues, à l’embouchure des fleuves, où la pollution est telle qu’aucune vie sous marine n’est possible. Dans quelques siècles, il ne subsistera peut être de l’humanité que des déchets radioactifs dangereux pour des millions d’années, et des quantités phénoménales de plastiques et d’hydrocarbures dans les océans qui mettront des millénaires à se dégrader.

La canicule de l’été 2018 est celle de tous les records. La Californie a connu les incendies les plus dévastateurs de son histoire. Les feux de forêts ont été particulièrement meurtriers en Grèce. Dans le nord de l’Europe, des autoroutes ont du fermer car le goudron fondait. Aux Pays-Bas, la nouvelle mode est de peindre les pelouses brûlées et jaunies par la sécheresse en vert. Un business qui existe déjà depuis des années aux USA, où l’on peut « maquiller » son gazon en train de mourir en vert éclatant.

Lors du pic de canicule en France, plusieurs réacteurs nucléaires ont du être fermés en urgence. Les centrales nucléaires produisent d’énormes quantités de chaleur, et doivent être refroidies en permanence par l’eau des fleuves pour ne pas exploser. La sécheresse risque de priver l’industrie nucléaire de quantités d’eaux fluviales suffisantes. Du reste, selon les experts, les fleuves risquaient d’être trop réchauffés en aval des centrales. Cet événement illustre la dynamique de la catastrophe en cours : les gaz à effet de serre provoquent un réchauffement irréversible. Et les centrales nucléaires, qui elles, ne produisent pas de gaz, ne pourront pas survivre au réchauffement climatique.

«Contre le changement climatique, il faut que chacun se tourne vers sa propre responsabilité». C’est la sortie ahurissante, dans le contexte actuel, du ministre de l’écologie Nicolas Hulot. Alors que la planète brule, et que le gouvernement Macron, derrière ses effets de communication, promeut le capitalisme le plus violent et prolonge l’utilisation des pesticides les plus dangereux, le ministre de l’écologie tente de culpabiliser les plus pauvres. La «responsabilité individuelle» a toujours été le credo du libéralisme, de l’individualisme, de la loi du plus fort. Dans la bouche de l’animateur de télévision chargé de donner une touche «verte» à ce gouvernement Thatchérien, il s’agit du cynisme le plus abject.


L’équation qui s’offre à nous est beaucoup plus simple : la sortie du capitalisme ou la barbarie. Il n’y aura pas d’alternative.


Sources :

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