Semaine de rencontres et de fêtes : la ZAD toujours vivante

[Photo : ValK, 2017]

Sous un chapiteau, ou dans une grange à peine inaugurée, des centaines de personnes venues du monde entier échangent lors de « rencontres intergalactiques » à l’Ambazada, le long du chemin de Suez. On peut y entendre des interventions dans toutes les langues, traduites en temps réel. Nous sommes à l’endroit précis où avaient lieu les affrontements les plus violents il y a quelques semaines seulement. Des cartouches de lacrymogènes parsèment encore le sol, mais l’ambiance est bucolique.

Plus loin, des débats captivants et consistants ont lieu tous les jours sous le Hangar de l’Avenir à la ferme de Bellevue, autour du syndicalisme et de l’autonomie, des stratégies de lutte, de l’histoire des révoltes, des perspectives politique de notre époque. Le titre de cette semaine ? « Retrouver du souffle ». Tout un programme dans une époque étouffante.

Cette dernière semaine avant la rentrée aura été animée sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Une zone qui panse toujours ses plaies, après plusieurs semaines d’affrontements extrêmement durs au printemps, face à 2500 gendarmes équipés de blindés, marquées par la destruction de dizaines de cabanes, des doutes, des déchirements.

Ainsi, il a été question, pendant ces quelques jours, des mouvements autonomes italiens, allemands, anglais ou français qui ont défrayé la chronique depuis les années 1970. Des luttes des exilés, qui s’imposent comme un enjeu incontournable des résistances en cours. Du mouvement des Bourses du Travail et de la répression policière. Du mouvement des femmes au Kurdistan et des luttes étudiantes. Des réseaux qui s’organisent pour ravitailler les grévistes, et des manières de faire vivre matériellement les luttes.

Il y a aussi les fêtes, jeudi et samedi, qui ont duré tard dans la nuit. Et la nature luxuriante de la ZAD. Et les chantiers ici et là, où, malgré la menace qui plane toujours, se reconstruisent des lieux de vie et de rencontres.

Cette semaine s’achève en ayant diffusé de la force, des questionnements, des idées, de l’inspiration à celles et ceux qui ont participé.

Les drones et les grenades, les blindés et les stratégies préfectorales n’auront pas tué la ZAD.

Dans le bocage, la suite de l’histoire reste à écrire.

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