Depuis deux semaines, Marseille est en lutte. Les aménageurs veulent détruire une grande place populaire du centre-ville, La Plaine, qui abrite un grand marché et qui sert de terrain de jeu et de lieu de flânerie aux gens de tous horizons. La mairie veut en faire une esplanade aseptisée avec de nouveaux commerces réservés aux cadres, pour transformer Marseille en parc d’attraction compétitif et consumériste. C’est donc une mobilisation contre la gentrification et l’aménagement autoritaire des villes, qui réunit des milliers de marseillais depuis le début du mois d’octobre.
La semaine dernière, la mairie a envoyé des dizaines de CRS sur la place pour y couper des arbres, et commencer le chantier de force. En face, des habitants s’organisent pour stopper la destruction : assemblées, manifestations, actions, attaque du chantier …
Samedi, 3000 personnes ont défilé dans les rues de Marseille jusqu’à la place menacée. Arrivé à la Plaine, une cabane a été construite collectivement. Tout un symbole : la structure a été ramenée depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et ressemble furieusement au Gourbi, cabane détruite et reconstruite de nombreuses fois au cours des attaques de la gendarmerie sur la zone. Le bois du bocage nantais dans la grande cité méditerranéenne ! Une solidarité concrète entre les luttes de territoire. Cette cabane devait servir de lieu de rencontre et de base pour la résistance sur la place.
Aujourd’hui, en pleine nuit, dès 4 H du matin, des dizaines de CRS ont envahi la Place et ont détruit la cabane. Le pouvoir se venge de l’audace des opposants. Dans la charge une personne a été tabassée par les forces de l’ordre. Mais on ne détruit pas un symbole, et la résistance à l’aménagement de la place ne fera que se renforcer.
De Notre-Dame-des-Landes à la Plaine, la ZAD est partout !