Un exemple à suivre contre les violences d’État
C’était le 19 avril dernier. Macron avait envoyé 2500 gendarmes et des blindés à Notre-Dame-des-Landes, pour tout casser : les cabanes et leurs habitants. 13.000 grenades avaient été tirées en quelques jours sur ce petit morceau de campagne. De très nombreux blessés, parfois graves, étaient à déplorer.
Pour protester contre ces violences d’État, quelques manifestants avaient organisé une action symbolique et parfaitement non violente : déposer une partie des grenades tirées dans le bocage nantais devant la préfecture de Nantes. Un énorme tas de munitions devant un bâtiment représentant l’État : un beau symbole !
Mais la police n’a pas pu s’empêcher de venir perturber l’événement. Et s’est encore illustrée par son sang froid et son grand courage. Tombées dans un guet-apens, deux manifestantes, une agricultrice et une retraitée, qui quittaient tranquillement les lieux après cette action, étaient arrêtées, placées en cellule et convoquées en justice. Le tracteur qui les transportait était saisi. Visiblement, il fallait absolument “neutraliser” ces dangereuses “menaces”.
Le procès avait donc lieu mardi 8 décembre, des mois après les faits. Les juges, pourtant particulièrement sévères par les temps qui courent, ont sans doute voulu éviter d’ajouter de l’indécence au pathétique de la situation. Les deux femmes ont été relaxées. «Compte tenu des dégâts modérés et de la difficulté d’établir leur participation active aux faits».
Depuis cette opération d’expulsion hors norme du printemps, la répression est devenue encore plus féroce. À présent, ce sont des milliers de grenades qui sont tirées chaque samedi contre les Gilets Jaunes.
Cette action symbolique, gratuite et même écologique, qui met en lumière l’ampleur des violences d’État, serait-elle un exemple à suivre et à reproduire partout en France ?