1 an ferme pour des coups dans un bouclier – Impunité pour des mutilations


On a raison de se révolter


Mercredi 13 février, le procès de Christophe Dettinger, le boxeur de Massy, a été exemplaire.

Exemplaire, à la mesure de la vague de solidarité qui s’était exprimée en janvier, après qu’il ait repoussé seul des gendarmes qui frappaient une manifestante. Il fallait le punir publiquement et le plus fortement possible, pour intimider celles et ceux qui se sont reconnus dans son geste.

Pendant des heures, le tribunal a donc écrit un récit : celui de la prétendue «violence inouïe» de ce père de famille sans casier judiciaire. De quelle violence parle-t-on ? De celle qui a occasionné des dizaines d’éborgnés et cinq mains arrachées ? De celle qui licencie et jette dans la misère des milliers de familles ? De celle qui laisse mourir des personnes à la rue ? De celle du gouvernement, qui insulte son propre peuple ?

Non, pendant le procès, on n’aura parlé que de la colère d’un homme sans protections, sans armes qui a frappé le casque d’un gendarme, un bouclier en plexiglas, et la carapace d’un autre. Le procureur, avec des trémolos dans la voix, avait beau insister sur les «contusions» de ces gendarmes, et leur «traumatisme psychologique», cela paraissait dérisoire et indécent, alors que les images de manifestants défigurés par la police défilent chaque semaine sur les écrans.

Le jour même de ce procès, Jérôme Rodrigues apprenait de son côté qu’il avait définitivement perdu l’usage de son œil. Une perte irréversible. La violence, c’est celle là. Des hommes entraînés et armés, qui tirent avec des balles en caoutchouc et des grenades dans le visage de manifestants sans armes.

Alors que 20 personnes ont été éborgnées en quelques semaines et des dizaines d’autres défigurées et mutilées, cette violence n’est jamais condamnée. Pire, elle est encouragée chaque semaine par les gouvernants qui félicitent les forces de l’ordre, leur offrent des primes, et font passer des lois liberticides.

Pour Christophe, pour tous les autres, exigeons l’amnistie des inculpés du mouvement ! Réclamons des réparations pour tous les blessés ! Organisons la solidarité !

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