Mercredi 13 février, au tribunal de Nantes. Un jeune homme passe en procès pour des jets de bouteille en direction de policiers, à priori sans avoir blessé personne. Le procès est expéditif : il écope de deux mois de prison ferme.
Plus inhabituel, lors de l’audience, Nantes Révoltée est qualifié, tenez vous bien, de «site très engagé dans la lutte armée». Et même assimilé à du djihadisme et à des assassinats. On évoque aussi pêle-mêle une prétendue «chasse aux sorcières» contre les policiers et le site «indymedia».
Il s’agit d’une calomnie gravissime, et probablement illégale. Elle sert, pour l’avocate des policiers, à justifier le fait que ses clients fassent des dénonciations anonymes. Car à présent, les forces de l’ordre font des témoignages sous X, dont nul ne connaît la provenance ni la fiabilité. Ce qui ne permet donc aucune contestation ni vérification. Cette possibilité de témoigner sous X relève normalement de procédures antiterroristes, et absolument pas de faits de manifestations.
Il est intéressant de noter qu’à mesure que le gouvernement essaie de supprimer l’anonymat des contestataires – interdiction de se masquer le visage, contrôle des réseaux sociaux – il garantit simultanément l’anonymat de sa police – cagoules généralisées, absence de matricules, témoignages sous X.
Nous tenons à affirmer, auprès de tous nos lecteurs et lectrices, y compris les services de renseignements, que Nantes Révoltée est un média, et qu’il s’oppose à la militarisation en général et à celle du maintien de l’ordre en particulier, qu’il combat les guerres et s’oppose aussi aux armes et aux armées. Ceux qui prônent et appliquent la «lutte armée» sont au pouvoir.