19 mars : grève suivie, manifestation sage


8000 manifestants à Nantes


Après 4 mois de mobilisation acharnée des Gilets Jaunes contre un gouvernement détesté, et enfermé dans une surenchère autoritaire, les syndicats appellent à une journée de grève mardi 19 mars. La dernière date du même type remonte au 5 février.

C’est incontestable : la mobilisation est au rendez-vous. Autour de 14H, plus de 8000 manifestants dans les rues de Nantes. Et une grève bien suivie, en particulier dans l’éducation. Dans le défilé, de gros cortèges d’enseignants, très mobilisés contre les attaques de Blanquer contre les collèges, les lycées et les écoles. C’est d’ailleurs sans doute l’une des plus fortes mobilisations dans l’éducation depuis des années. La CGT, de son côté, rassemble aussi beaucoup ce mardi, avec une importante foule en chasubles rouges.

Au delà de la réussite numérique, l’après-midi ressemble comme deux gouttes d’eaux aux dizaines d’autres qui l’ont précédée, avec les traditionnels camions sono, les discours syndicaux, et le parcours classique, qui va, cette fois, finir sur l’ile de Nantes, dissuadant d’avance toute tentative de second tour. En chemin, une batucada met l’ambiance à la croisée des trams.

Il n’y a quasiment aucune référence, dans cette manifestation pourtant dense, aux attaques sans précédent contre les libertés fondamentales menées par le gouvernement. Il se dégage l’impression, dérangeante, qu’un régime autoritaire s’installe tranquillement sans que les structures classiques de la gauche changent fondamentalement leurs petites habitudes.

Il y a bien quelques Gilets Jaunes, disséminés dans la longue manifestation, mais une absence est notable cette fois ci : pas de cortège de tête, d’habitude emmené par la jeunesse, en première ligne. C’est une première depuis longtemps.

La réussite numérique de cette mobilisation, et l’ambiance assez dynamique, montre qu’un mécontentement de fond touche toutes les professions, confrontées au mépris et à la violence inouïe des riches et de leur champion. Mais il manque des perspectives. Les défilés du jour seront d’ailleurs totalement ignorés par les gouvernants et les médias : contrairement aux Gilets Jaunes, ils n’effraient personne. Et Macron, comme tous les gens de pouvoir, n’écoute que quand il commence à prendre peur.

Alors en attendant la grève générale, à samedi pour le prochain acte des Gilets Jaunes !

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