«Pas de regrets», «pas d’excuses», «pas de mauvaises tactiques»


«Ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné que la violence est illégale»
Laurent Nuñez


Laurent Nuñez et un policier visant avec son LBD

Ce ne sont pas les mots d’un obscur dictateur à l’autre bout du monde. C’est ce que déclare tranquillement, dimanche 2 juin, Laurent Nuñez, bras droit de Castaner. L’homme à la tête du ministère de l’intérieur.

Le même Nuñez ajoute, à propos des violences policières inouïes qui se sont abattues sur des dizaines de milliers de manifestants ces derniers mois : «pas de regrets», «pas d’excuses», «pas de mauvaises tactiques». Il déclare aussi «il est hors de question de revenir sur le Lanceur de Balles de Défense», ces fusils qui tirent des balles en caoutchouc qui ont mutilé à vie des dizaines de Gilets Jaunes.

Laurent Nuñez est le véritable chef de la police française. Christophe Castaner n’est qu’un pitre. Un ancien voyou du sud de la France, un arriviste pathétique issu du Parti Socialiste, qui a retourné sa veste au bon moment. Castaner est un figurant propulsé au ministère de l’Intérieur pour assurer la communication gouvernementale. Le véritable chef de la police, la tête pensante : c’est Nuñez. Le haut fonctionnaire, issu de l’ENA. L’ancien patron de la DGSI, la police politique, celle qui élimine et surveille les opposants.

Ces mots dans la bouche de Laurent Nuñez ont un sens : alors que des centaines de personnes ont été mutilées, défigurées ou tuées ces derniers mois par les policiers, l’État donne carte blanche. C’est un message adressé d’abord aux forces de l’ordre : «le gouvernement vous couvre».

Dans la même interview, le secrétaire d’État déclare que les policiers ont «sauvé la République». Le Régime n’a tenu que par la répression.

Sur le plan judiciaire, Laurent Nuñez assure une impunité totale aux tireurs : «Le ministère fera systématiquement appel des condamnations. Les policiers bénéficient, quand ils sont dans le cadre de leur fonction de la protection fonctionnelle, du bénéfice d’avocats. Bien évidemment nous allons accompagner ces policiers en procédure (…) Nous irons au bout».

Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que les policiers violents qui pourraient être poursuivis seront protégés automatiquement par l’État, et bénéficieront des meilleurs avocats payés par l’argent public pour se défendre. Alors que les mutilés, déjà fichés dans les hôpitaux, n’auront aucune aide, aucun moyen, aucun soutien pour faire valoir leurs droits fondamentaux.

Le message de Laurent Nuñez est clair : il assume la guerre menée contre une partie de la population. Nous venons d’assister à la répression la plus sanguinaire depuis 50 ans, et le Régime triomphe.

Cette violence d’État, et la façon dont elle est assumée par le gouvernement n’a aucun équivalent en Europe, et peut-être en Occident.


La France est devenue un laboratoire de la militarisation de la police et de la brutalité du pouvoir. Dans l’indifférence quasi-générale.


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