Facebook va collaborer (encore plus) avec la justice française


L’atteinte à la liberté d’expression : une «exception française»


Tout le monde le sait : les réseaux sociaux et notamment Facebook ont joué prépondérant dans la naissance et la force du mouvement des Gilets Jaunes. Partage d’informations, appels aux manifestations, reportages et vidéos sur les événements ont été des courroies de transmission de la contestation.

Sans les réseaux sociaux, il n’y aurait eu ni affaire Benalla, ni dénonciation des violences policières inouïes qui se déchaînent depuis des mois sur tout le territoire, ni récits objectifs des manifestations qui se déroulent chaque samedi. Il est alors naturel pour un gouvernement, dont l’objectif principal consiste à rester en place, de se demander comment bâillonner ce nouveau moyen d’expression qui échappe à son contrôle.

C’est en mai dernier que le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et le président, Emmanuel Macron, se sont rencontrés à l’Élysée pour discuter «des moyens de lutter contre les contenus haineux sur Internet». Autrement dit, le chef de l’État demandait plus grande marge de manœuvre pour réprimer l’usage contestataire du réseau social.

C’est chose faite. Hier, le gouvernement annonçait que Facebook s’engageait dorénavant à délivrer systématiquement les adresses IP lorsque la justice française le lui demanderait : un sort qui était jusqu’alors réservé aux affaires de pédopornographie ou de terrorisme.

Quelques jours plus tôt, on apprenait que l’Assemblée Nationale achevait l’examen d’une nouvelle proposition de loi «visant à lutter contre la haine sur internet » étendant la qualification de ce qu’est « un contenu haineux» bien au delà des définitions classiques. Au-delà des publications racistes, sexistes, homophobes, cette proposition entend y inclure «les appels à la violence…». Une extension qui ne laisse aucun doute sur les intentions et les cibles visées : toute expression contestataire.

Alors que les médias classiques n’ont jamais été autant à la botte du pouvoir et que les plateaux télés ne sont plus composés que de chroniqueurs allant de la droite extrême à l’extrême droite, quand ils ne sont pas directement issus de la police, la seule bulle d’oxygène que constitue encore les réseaux sociaux est ciblée par le régime de Macron.

L’étau se resserre !


Source : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/06/25/facebook-transmettra-plus-rapidement-a-la-justice-les-adresses-ip-d-auteurs-de-messages-haineux.html

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