Pas moins de deux gendarmes ont braqué le père de famille
Les images avaient fait le tour des réseaux sociaux. Les faits ont lieu le 11 mai dernier. Ce jour là, Nantes est une des capitales de la contestation, avec une très grosse manifestation de Gilets Jaunes dans le centre-ville. Au bout de quelques centaines de mètres de défilé seulement, les milliers de personnes présentes sont chargées et gazées : le préfet donne l’ordre de dispersion. Plusieurs personnes sont blessées à ce moment, notamment un journaliste de CNews, qui reçoit un tir de balle en caoutchouc à l’entrejambe.
La plupart des manifestants sont repoussés sur le Quai de la Fosse. En bord de Loire. Les gendarmes tirent des salves très importants de lacrymogènes, alors que la circulation n’a pas été coupée. Un acte qui résonne douloureusement avec l’actualité.
Sur le quai de la Fosse, un automobiliste s’énerve au volant, alors qu’il roule avec sa femme et son enfant, après avoir été pris dans le gaz. Il pile, puis s’avance, alors que des gendarmes sont à l’angle d’une rue. Même s’il s’arrête à bonne distance des forces de l’ordre, au moins deux gendarmes sortent leur arme à feu, et braquent l’automobiliste. De nombreuses personnes sont présentes sur la route, dans le champ de tir. Des Gilets Jaunes calment la situation. Les militaires rangent leurs pistolets. Une grenade lacrymogène est envoyée vers les manifestants mais le pire est évité et tout le monde retrouve heureusement son calme.
Quelques jours plus tard, c’est l’automobiliste qui est arrêté et mis en garde à vue. Le motif ? Il aurait commis une «violence avec arme par destination». L’arme étant son véhicule. La police l’accuse d’avoir «foncé sur les gendarmes», alors que les images montrent qu’il a pilé bien en amont. Cet homme passait en procès ce 26 juin au tribunal de Nantes. Son avocat a rappelé que l’automobiliste «était en première, qu’il il n’a pas dépassé les 30 ou 40 km/h et s’est arrêté à un feu rouge alors que le barrage de gendarmes était à plus de vingt mètres».
Verdict : l’automobiliste est condamné à 6 mois de prison avec sursis. Les fonctionnaires auteurs de violences lors de cette manifestation et des précédentes, eux, n’ont jamais été inquiétés.
Quant à interroger le fait que des agents puissent sortir une arme à feu en situation de maintien de l’ordre : il n’en a même pas été question.
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