Depuis plus de 3 mois, Hong Kong est en ébullition : manifestations gigantesques, blocages économiques, attaques des lieu de pouvoir et affrontements nourris avec la police. Face à cette déferlante, la chef de l’exécutif de Hong Kong a annoncé hier le retrait du projet de loi sur les extraditions , la mesure qui a déclenché le mouvement de contestation. Une concession majeure mais tardive, qui n’éteindra sans doute pas le mouvement.
GAGNER DU TEMPS
Carrie Lam, cheffe du gouvernement de Hong Kong n’a pas en réalité affirmé clairement le retrait définitif de la loi : elle a laissé entendre qu’elle soumettrait «une proposition de retrait» lors des prochains congrès. Dans un contexte de défiance majeure vis à vis du pouvoir, l’annonce peine à convaincre. Est-ce une annonce qui est une tentative de gagner du temps ? On se souvient de la stratégie appliquée en France, au plus fort du soulèvement des Gilets Jaunes, lorsque Macron a lâché quelques concessions et promis un «grand débat» tout en militarisant la répression avec une violence extrême contre toutes les manifestations. Ce ne sont pas uniquement les techniques de maintien de l’ordre qui s’exportent partout dans le monde, mais aussi celui l’art de la communication.
5 DEMANDES, PAS UNE DE MOINS
«Five demands, not one less !» c’est le cri de guerre du mouvement à Hong Kong. 5 revendications claires, énoncées depuis des semaines. Non seulement l’annonce de Carrie Lam est considérée comme un mensonge, mais les manifestants exigent de toute façon la satisfaction de quatre autres revendications non négociables. La libération sans inculpation des manifestants arrêtés, le retrait de la qualification d’émeute de la manifestation du 12 juin, une enquête indépendante sur les violences policières et les abus de pouvoir et l’instauration pleine et entière du suffrage universel. «Ce n’est qu’un ajustement mineur» a d’ailleurs réagi un porte-parole du mouvement après l’annonce survenue hier.
On peut donc supposer que la vague de contestation qui secoue la métropole est loin de son coup d’arrêt. D’autres actions semblent déjà programmées.
AIDEZ CONTRE ATTAQUE
Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.