Voici comment débute la biographie de Jean-Chistophe Notin sur le maréchal Juin : « Juin vichiste. Juin proallemand. Juin colonialiste. Juin boulangiste. Juin poutchiste. Toute les accusations y sont passées et, malgré tout, Juin a fini Maréchal de France, successeur de l’Académie Française, voisin de Leclerc et Rouget de l’Isle aux caveaux des invalides. Alors, génie de la contorsion politique ou victime d’insondables calomnies ? »
100 ans après le traité de Versailles de 1919, la stèle du Maréchal Juin subit les asseaux d’un gilet jaune lors de la manifestation qui se tenait place d’Italie.
Acte volontaire ou non de ce manifestant, nous tenons à répondre aux opportunistes politiques, qui visiblement ne savent pas ce que fut ce militaire, tout particulièrement en Italie lors de la seconde guerre mondiale.
École de Saint-Cyr
Alphonse Juin étudie à l’école de Saint-Cyr dans la promotion d’un certain Charles de Gaule. Pierre Mesner dit de lui ceci : « Fils de soldat, Alphonse Juin, partout et toute sa vie, fut avant tout un soldat «
L’historien poursuit dans la biographie : « De gaule c’est l’intello, Juin lui rêve d’un baroud au Maroc pendant que de Gaule lui pense déjà à l’avenir de l’Europe et du monde ».
La Première Guerre Mondiale, « une grande aventure » selon Juin !
Colonialiste
- 1914 sous lieutenant à la « pacification » du Maroc
- 1923 campagne du Rif – Allié du futur dictateur espagnol Franco
Deuxième Guerre Mondiale
Prisonniers en Allemagne nazie, les gradés réclament des conditions différentes des autres prisonniers. Juin exprime sa « honte de sortir habillés comme les sous-officiers », veut avoir « de meilleurs repas, différents ». Sa libération du camp reste un mystère, car Juin est un général dans la fleur de l’âge très prometteur. De Lattre de Tassigny, camarade et rival de Juin, pense qu’il fut relâché en jurant de ne pas combattre les allemands.
Le consul américain à Alger, Robert Murphy, évoque dans ses mémoires un « engagement verbal » , « une parole d’honneur ». Thèse validée en 1964 par le général Schmitt, qui explique que dans le cadre « d’un congé de captivité » tous les prisonniers de marque sont ainsi « libérés sur parole ».
En 1944 , un député de l’assemblée législative d’Alger demande à ce qu’il soit congédié pour avoir agi de la sorte, tout comme l’ont été les officiers de 1871. Il n’en sera rien !
La bataille d’Italie : viols, meurtres en série
En 1944, l’Armée d’Afrique du Général Juin participe à la bataille de Monte Cassino en Italie. De nombreux viols et homicides sont commis sur les populations civiles sous sa responsabilité. Une femme raconte avoir subit le viol de 40 soldats. Un homme raconte avoir vu sa mère violée par trois hommes puis exécutée devant sa famille.
La campagne fut victorieuse, les crimes furent oubliés. Aujourd’hui encore la France n’a présenté ni excuses, ni indemnités aux victimes de ces crimes.
Collabo ou pas ?
Jugez par vous-même le premier ORDRE du jour à ses troupes marocaine le 13 septembre 1942 : « À cette heure troublée, où l’instinct national a parfois tendance à s’égarer hors des voies spécifiquement francaises, je vous demanderai de n’avoir qu’une préoccupation, celle de servir. Il ne pourrait y avoir d’autre mot d’ordre sous l’uniforme. Confiant dans le grand Chef qui a pris en main les destinées de la Patrie (ndlr : Pétain), vous servirez dans l’obéissance et le silence sans vous laisser aller à de vaines critiques ou à ces discussions partisanes qui divisent les esprits et les cœurs. »
La stèle en marbre du Maréchal Juin offrait des projectiles adéquats pour riposter à l’agression que subissait ce manifestant.
Le Maréchal lui-même aurait peut-être apprécié la stratégie pour tenir la position…