Frappée par la BAC de Nantes : une arrestation extra-judiciaire


Témoignage


Mardi 10 décembre, au moins 15.000 personnes manifestaient dans les rues de Nantes dans le cadre de la grève générale. Une manif calme, très calme. Pas de dégradations, pas d’affrontements. Cela n’a pas empêché la police de charger après 40 minutes seulement de défilé, pour voler les banderoles à l’avant du cortège et arrêter violemment une manifestante. Lisa* est blessée par des coups, embarquée, placée en cellule pendant 24h. Elle sera relâchée après un jour de garde à vue. Sans aucune poursuite, puisqu’elle n’a rien fait. Une arrestation gratuite, pour faire peur.


Voici son récit :

«On n’a jamais autant parlé de violences faites aux femmes, et la première chose qu’à fait la BAC de Nantes quand elle m’a interpellée, c’est de me mettre un coup de matraque télescopique sur le sein, qui donnera un bleu bien violacé. Un autre sur le bras qui me vaudra un court arrêt de travail. Une ou deux insultes (je ne me souviens pas desquelles, j’ai arrêté de les écouter) et le tour est joué.

Relâchée sans suite, ils m’ont gardé mon casque, un petit masque en forme de tête de chat, mon gilet jaune et ma lampe frontale. En voilà des objets bien dangereux. Comble de l’histoire : ils se sont débrouillés pour égarer ma carte vitale, qu’ils avaient prise dans mes affaires pour aller au CHU voir si mon bras n’était pas cassé. Les champions…

La BAC est désormais tout de noir vêtue dans le cadre des manifestations. Certainement dans l’objectif de faire plus peur. Car c’est clairement ce qu’ils cherchent, ces petits mecs férus de testostérone : ils jouissent de faire peur. Quand ils m’ont interpellée, ils agitaient bien sous mon nez leurs matraque télescopique, me criaient dessus avec leurs voix bien grasses. À force de me retrouver face à eux régulièrement, je n’ai plus peur.

La stupidité de leur comportement couplée à l’imbécillité de leurs paroles (quand on les comprend du moins) me fait juste dire qu’ils représentent bien ce qu’ils sont : des hommes insipides»


* Prénom modifié

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