Répression au Liban : des armes françaises contre les manifs !

Le Liban est secoué depuis plusieurs semaines par une grande vague de protestation populaire contre la corruption et le pouvoir en place. Ce week-end, 520 personnes ont été blessées lors de grandes manifestations. Et devinez qui fournit les armes de répression ? La France ! C’est l’entreprise Alsetex dont l’usine est basée dans la Sarthe, qui fabrique les grenades lacrymogènes, les grenades explosives et les LBD, qui exporte au Liban ses munitions pour écraser la contestations.

En plus des incontournables lanceurs de grenades «Cougar» et des grenades lacrymogènes tirées partout en France plusieurs fois par semaine, Alsetex exporte au Liban des «Land cougar», un engin effrayant : cette batterie de lanceurs qui permet de tirer d’un seul coup 12 grenades ! Bientôt dans les rues de l’hexagone ?

Alsetex vend aussi à la police libanaise des munitions de petit calibre, des balles «gomme cogne 12mm» et des balles «SLUG LR 12mm», ces munitions, plus perforantes que les balles en caoutchouc de LBD, sont potentiellement létales.

Pour rappel, la France est l’un des premiers exportateurs d’armes du monde. Non seulement des armes militaires, mais aussi des armes de maintien de l’ordre. Les munitions du concepteur de Flash-Ball Verney Carron ont été vendues au Portugal, en Slovaquie, au Maroc, au Sénégal ou en Indonésie. Durant la vague d’insurrections qui s’est emparée du monde arabe en 2011, les policiers du Bahreïn, un petit royaume du Golfe, ont asphyxié des dizaines de personnes en tirant des grenades lacrymogènes directement dans leurs domiciles. Des grenades de chez Alsetex.

En juin 2013, le peuple d’Istanbul prend la rue contre le président autoritaire Erdogan. La police turque tire systématiquement ses lacrymogènes en tirs tendus. Plusieurs manifestants sont tués, notamment Berkin, 15 ans, après avoir reçu une grenade dans la tête. Deux ans plus tôt, le ministre de l’Intérieur français avait signé avec le gouvernement turc un «accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure».

À l’automne 2014, au Burkina Faso, une série d’émeutes chassent le chef d’État. Il y a plusieurs morts et des blessés. Les manifestants ramassent les cartouches tirées : des grenades françaises.

Les usines qui produisent et disséminent leurs armes aux quatre coins de la planète ne le font pas seules. Tout est supervisé par le sommet de l’État français.


Pour aller plus loin, lisez : https://desarmons.net/

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