Nantes : comment les proviseurs menacent les lycéens en lutte


Les lettres d’intimidations envoyées aux familles


À Nantes comme partout en France, les lycéens sont mobilisés contre le «nouveau Bac» E3C. Un projet absurde, mal préparé, et mettant en concurrence les lycées. Des centaines d’initiatives ont lieu pour empêcher ou reporter les épreuves. À Nantes, la police est intervenue violemment sur plusieurs blocus. Mais la répression n’est pas seulement policière. Voici des courriers envoyés par les proviseurs aux familles de jeunes mobilisés :

• À gauche le courrier menaçant envoyé aux parents d’élèves du lycée Jean Perrin à Nantes. L’administration évoque des «incendies» pour justifier la répression et créer un climat anxiogène, avant de «remercier» les parents pour leur «collaboration». Une stratégie mensongère, qui qualifie la mobilisation de «mise en danger d’autrui», pour créer un climat anxiogène. Voici la réaction des lycéens à ces accusations : «La principale nous à accusé à tort d’avoir mis feu à 2 endroits du lycées, ce qui est absolument faux, ce sont 2 endroits que nous n’avons pas fréquentés durant l’action et mettre le feu n’était pas dans nos convictions. […] Elle en a profité pour nous décrédibiliser auprès des parents ce qui est inadmissible. […] la direction était donc au courant de 2 éventuels feux dans l’établissement et aucune alarme n’a pu sonner, aucun prof n’a été au courant et surtout aucun élèves n’a été évacué ni même mis en sécurité, elle n’a pas fait son travail lorsqu’elle a décidé de garder cette info pour elle et à mis en danger les élèves de son établissement !» Plusieurs d’entre eux ont subi des conseils de discipline, des exclusions ou des zéros pour avoir participé à la contestation.

• À droite, la lettre envoyée à des familles du lycée Livet, dans le centre-ville de Nantes. Le proviseur dénonce «des mouvements sociaux qui affectent le fonctionnement du lycée». Le crime dénoncé ? Le «déplacement de conteneurs poubelle», qualifié «d’invivable» par le proviseur ! Dans tout son mépris, l’administration qualifie les revendications des lycéens «d’assez floues» et «mal comprises», et menace les jeunes de «sanctions disciplinaires» mais aussi «judiciaires». Comme si le proviseur avait des capacités de juge ou de procureur sur ce qui se passe en dehors de son lycée. Ici encore, le proviseur conclut sa lettre de menace en demandant aux parents de forcer leur enfant à rentrer dans le rang.


Les lycéens menacés seront-ils isolés ? Que font les enseignants ? Ces basses manœuvres d’intimidation contre des jeunes en lutte suffiront-elles à tuer la colère qui se répand partout ? Rien n’est moins sûr !


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