Face au pouvoir mythomane : légitime défiance
La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux. Samedi 8 février, une grande manifestation de Gilets Jaunes avait lieu à Bordeaux. L’État avait choisi, encore une fois, la manière forte. Dispositif policier gigantesque, répression inouïe, gazage massif, grenades tirées dans une station service, insultes… et un jeune homme tabassé par des policiers devant la gare. Sur la vidéo, on voit distinctement plusieurs policiers se ruer littéralement sur un homme, et le jeter à terre en le frappant au testicules, puis gazer, intimider et frapper les témoins. Un acte inqualifiable. Injustifiable.
Dans les heures qui suivent, les syndicats de police, les médias et diverses institutions objectes présentent la victime comme un «casseurs», un «émeutier», un militant «d’ultra gauche». Tout est bon pour salir le jeune homme tabassé, et justifier les violences policières. Alors que la victime est encore en garde à vue, Castaner lui-même déclare au parlement qu’il s’agit «d’un individu Black Bloc muni d’une barre de fer» qui «a fait l’objet d’une interpellation dans les règles». Vous avez bien lu.
Plus de 30h de garde à vue plus tard, le jeune homme est sorti. Sans aucune preuve, aucune charge, aucune poursuite. Il n’a littéralement rien fait. «Aucune infraction ne lui est reprochée» explique son avocat. Pendant deux jours, des flics de base jusqu’au sommet de l’État, on a délibérément fabriqué un mensonge pour faire accepter cet acte de barbarie. Une horde d’agents et de laquais s’est acharnée à salir une victime de la police. Mensonge d’État éhonté. Encore. Une opération qui rappelle furieusement l’invention absolument délirante d’un « crachat de sang » pour justifier le tabassage au sol d’un manifestant à Paris. Les mensonges les plus grotesque sont bons pour justifier la répression.
Quoiqu’il en soit, personne ne mérite de subir des violences d’État. Personne ne mérite d’être tabassé, torturé, mutilé. Même pour un bris de vitrine. Même pour avoir répondu à la violence de la police.
Cette affaire prouve que le gouvernement inverse le réel en permanence. Qu’il réécrit un récit factice en temps réel.
Le niveau de mensonge institutionnel atteint des niveaux vertigineux. L’urgence est de ne plus faire confiance. De ne plus rien croire qui émane du gouvernement, de la police, et des autres institutions. Diffusons nos vérités, nos récits, nos médias.
La vidéo de l’interpellation scandaleuse :
Le communiqué des avocats de la victime :