Que se passe-t-il au CHU de Nantes ?


Soignant malade caché, absence de tests pour le personnel, menaces…


Que se passe-t-il dans les hôpitaux de Nantes ? Quatre faits préoccupants sont rapportés par la presse ces derniers jours :

1 – Les autorités sanitaires ont caché qu’un soignant du CHU de Nantes, atteint du Covid-19, a été placé en réanimation

2 – Le personnel soignant n’est pas dépisté. Selon la presse nantaise «seuls les cas graves le seront. Tant que vous n’êtes pas malade au point de ne pas travailler, vous venez avec un masque». Au mépris de la santé du personnel comme des patients.

3 – Incompétence totale des autorités sanitaires selon le personnel : «Le CHU a demandé que l’on recense moyens humains et techniques de toutes les cliniques. Quelques jours après, on nous dit : Alors cette demande, ça avance ? On avait livré les réponses à l’ARS, qui avait oublié de faire suivre au CHU».

4 – Menaces entre experts : selon le Canard Enchaîné, le désormais célèbre professeur Raoult aurait été menacé par un «infectiologue» du CHU de Nantes, travaillant pour de gros laboratoires.

Mensonges, menaces, incompétence, le climat semble préoccupant. Alors que l’incurie du gouvernement est totale, et qu’il est évident que le chiffre des malades et des morts communiqué officiellement est totalement faux, combien de problèmes de ce type sur tout le territoire ?


Revue de presse :

« Coronavirus. Un soignant du CHU de Nantes a été placé en service de réanimation

Les autorités sanitaires ont longtemps caché qu’un aide-soignant du CHU de Nantes, atteint du Covid-19, a été placé en réanimation. « Hospitalisé quelques jours », ce patient est sorti de l’hôpital annonce la direction.

Trois jours. Il aura fallu trois jours pour que Presse Océan obtienne confirmation qu’un aide-soignant du CHU de Nantes, travaillant en imagerie, a été placé en réanimation. Secret médical, a-t-on d’abord rétorqué. Contacté lundi 23 mars, Luc-Olivier Machon, directeur des ressources humaines du CHU de Nantes, a soutenu catégoriquement qu’aucun personnel du CHU n’était placé en service de réanimation. Bis repetita mardi 24 mars : cette fois, c’est Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’Agence régionale de santé, qui a affirmé qu’à sa connaissance, aucun professionnel médical n’avait été en réanimation dans la région. L’agent en question n’a pas été intubé, ni ventilé mais son état de santé a initialement été jugé préoccupant par les médecins du CHU de Nantes.

Ce professionnel du CHU a été hospitalisé quelques jours en réanimation, puis dans un service de soins conventionnel, a enfin reconnu la direction du CHU ce mercredi 25 mars. Il est désormais sorti de l’hôpital. Selon nos informations, l’aide-soignant nantais revenait d’un séjour en Égypte, pays où il aurait peut-être été contaminé, énonce un responsable du CHU. Aucune information n’a été délivrée sur une possible contamination d’autres collègues. »

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/coronavirus-un-soignant-du-chu-de-nantes-a-ete-place-en-service-de-reanimation-8981c6e4-6ec6-11ea-914c-6fa6a6c0d100


« Coronavirus. ARS Pays de la Loire : le manque de transparence épinglé

Des directives non respectées, une pénurie de réactifs et de masques minimisée, l’hospitalisation d’un soignant d’abord niée : les autorités ont bien du mal à assurer la transparence.

À quoi bon promettre la transparence totale quand la culture du secret n’est jamais bien loin ? Du côté des autorités, en dépit des discours rassurants, les petits arrangements avec les faits ont tendance à s’accumuler, ces derniers temps, dans le cadre de la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Une attitude qui suscite de plus en plus d’interrogations sur le niveau d’impréparation de l’État face à une telle crise.

Le nombre de masques ? Plusieurs voix, haut placées dans l’organigramme du CHU, reconnaissent que les stocks ont initialement été plus que chiches. Cette pénurie touche également les réactifs permettant d’assurer les dépistages de patients Covid, ce qui peut expliquer leur stricte limitation. Pour preuve : les directives ministérielles enjoignent de dépister tout personnel soignant présentant des symptômes caractéristiques du Covid-19. Cette stratégie-là est officiellement défendue par Jean-Jacques Coiplet, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire.

Mais la réalité des faits est différente. Le CHU a décidé d’adopter une autre position sur le sujet que celle édictée par le ministère, indique un haut responsable de l’hôpital nantais. À savoir : les soignants ne seront pas tous dépistés. Seuls les cas graves le seront. Les préconisations ministérielles nous semblent intenables par rapport à la quantité de réactifs que nous avons. Un autre hôpital du département, affirme ce cadre du CHU, a la même politique que nous, on
s’est mis d’accord.

Mais Le Mans, par exemple, a annoncé qu’il ne dérogerait pas au cadre fixé par le ministère. Ce haut responsable assure que l’ARS des Pays de la Loire a été avisée de ce changement de cap. « L’autorité nous a dit qu’elle prenait note mais qu’elle ne peut pas valider officiellement quelque chose qui n’est pas conforme aux consignes nationales, affirme-t-il. » Quid des risques de contagiosité du personnel soignant ou des patients immunodéprimés ? Inquiétudes balayées d’un revers de main : « C’est comme pour la grippe, veut croire ce haut responsable. Tant que vous n’êtes pas malade au point de ne pas travailler, vous venez avec un masque. »

« Peut-être que c’est comme pour la grippe mais il n’y a pas de vaccin pour le Covid, s’agace un professionnel, avisé de la situation. Non seulement, au début, on nous a parlé de grippounette qui ne tuerait que les personnes très âgées mais désormais, quand ça arrange, on nous dit que le masque est précieux puisqu’il prémunit contre la transmission du virus. Un coup, c’est utile, un coup inutile. Il est grand temps d’accorder les violons et de mettre fin à la confusion si on veut tenter de gérer la crise sanitaire de la manière la plus apaisée possible. Il y a urgence à être transparent. Au sommet de l’État comme à la tête de l’ARS et du CHU. »

Mercredi 25 mars, l’ARS n’a pas répondu à nos sollicitations. La direction du CHU assure solennellement qu’en cas de suspicion de Covid chez des soignants, la prise en charge est adaptée à sa situation. Un réseau de laboratoires médicaux du sud de la France a lancé une initiative originale, comme le rapporte « le Midi libre ». À Arles, Bézier, Alès, Nîmes ou Montpellier, des tests sont réalisés pour les soignants qui ont des symptômes. Les personnels médicaux viennent en voiture et sont dépistés directement « comme un drive » par des infirmières équipées de blouses, masques, gants, lunettes de protection. Le prélèvement est réalisé dans le nez puis analysé à Montpellier, selon le journal. Cette initiative des laboratoires vise à aider les professionnels de santé confrontés au Covid-19. Les résultats sont connus au bout de 24 heures. À Montpellier, pendant la première journée, 100 soignants d’hôpitaux et de cliniques ont été testés de cette manière. À Nancy, des tests sont proposés à des patients et à des soignants. Un laboratoire de Neuilly sur-Seine propose également un drive « médical ».

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/coronavirus-chu-de-nantes-le-manque-de-transparence-epingle-9100bb9c-6ee3-11ea-b297-67fe4b8ea623


« Il y a des avancées et des couacs. « Le 20 mars, le CHU a demandé que l’on recense moyens humains et techniques de toutes les cliniques. Quelques jours plus tard, on nous dit: Alors cette demande, ça avance? On avait livré réponses à l’ARS, qui avait oublié de faire suivre au CHU »

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