Les achats du gouvernement pendant l’état d’urgence sanitaire


Pendant la crise sanitaire, l’État policier n’est pas confiné, bien au contraire. Les décisions sont prises par par décret, les forces de l’ordre ont carte blanche et les commandes officielles d’armes et de moyens de surveillance s’enchaînent. Après les commandes de drones et de lacrymogène, le gouvernement achète des dizaines de milliers de menottes neuves avec l’argent public… et légifère sur l’armement de la police municipale.
On fait le point :


ACHAT DE LACRYMOGÈNE

Le 1er mars, au lieu de commander des masques et des tests, l’État lançait un appel d’offre pour l’acquisition massive «d’aérosols lacrymogènes au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale». Montant de l’appel d’offre ? 3.642.864 euros.

ACHAT DE MENOTTES

Le 20 avril, en pleine épidémie, le ministère de l’Intérieur entérinait un «accord cadre» pour «l’acquisition d’ensembles de paires de menottes métalliques et étuis porte menottes pour les agents de la police nationale et de la gendarmerie nationale». En détail, «66.900 paires d’ensemble menottes/étuis» sont achetées. Valeur totale : 4.154.490 euros. Le fabriquant est l’entreprise d’armes Rivolier, une boite française chargée également de produire les nouveaux LBD entièrement made in France, récemment commandés par le gouvernement.

ACHAT DE DRONES

Le 12 avril, lors du pic de l’épidémie, le ministère de l’intérieur lançait un appel d’offre pour l’acquisition de 651 drones, «de passerelles de réception des trames wifi des drones collaboratifs et de prestations associées pour les besoins de la sécurité intérieure.» Dans le détail, 1,8 million d’euros pour 565 «micro-drones du quotidien», 1,58 million d’euros pour 66 «drones de capacité nationale» et 175.000 € pour 20 «nano-drones spécialisés». Le ciel bientôt truffé de mouchards.

DÉCRET SUR LES DRONES

Peu après, le 30 avril, un décret était publié concernant l’usage des drones dans l’espace aérien. L’objectif, «assouplir» les règles d’utilisation des drones édictées en 2015. Par exemple, pour les « aéronefs dont la masse est supérieure à 900 grammes», la «limite de 50 mètres» d’altitude mentionnée précédemment ne s’appliquera plus au-delà du 31 décembre 2020. Le décret prend une série de mesures dans le même sens, pour faciliter la généralisation de l’usage de drones policiers.

DÉCRET POUR PROLONGER L’ARMEMENT DE LA POLICE MUNICIPALE

Le 3 mai paraissait au Journal Officiel un autre décret sur «l’armement de la police municipale». Le texte, dont l’entrée en vigueur est «immédiat», prolonge l’expérimentation «autorisant les agents de police municipale à utiliser à titre expérimental des revolvers chambrés pour le calibre 357 magnum». La mesure est reconduite jusqu’au 31 décembre 2020. En effet, les polices municipales de nombreuses villes se militarisent, au diapason de la police nationale.


Décidément, «l’état d’urgence sanitaire» est très efficace pour durcir considérablement les moyens de contrôle et de répression. Beaucoup moins pour soigner la population !


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