Les résultats des élections viennent de tomber. Six remarques à chaud :
1 – L’abstention est ultra-majoritaire. Entre 60 et 70% des personnes inscrites sur les listes n’ont pas voté. Quelle est la légitimité de l’équipe gagnante pour exercer le pouvoir ? S’il y a une leçon à retenir de ce scrutin, c’est le boycott massif des partis en place. Des décisions essentielles sur nos cadres de vies, les grands projets urbains, l’armement de la police municipale, la surveillance, vont être prises par une équipe minoritaire, ne représentant qu’une petite proportion d’habitants.
2 – Selon les premiers résultats, la candidats socialiste Johanna Rolland engrange 60% des suffrages, la droite 27%, et la désastreuse candidate macroniste 12%. En Marche et la bourgeoisie réactionnaire nantaises font des scores dérisoires. L’extrême droite est inexistante électoralement. Des raisons de se réjouir.
3 – Nantes est une baronnie. Une ville tenue par un clan socialiste indéboulonnable depuis 30 ans, qui a tissé sa toile dans toute la métropole, avec des oppositions contrôlées et subventionnées, et un tissu parfaitement organisée pour que rien ne dépasse. 2020 marque un statu quo.
4 – Le PS détruit la ville de Nantes : arbres coupés, parcs rasés pour construire des grandes surfaces, bétonnage, caméras, police municipale armée, réseaux clientélistes, gentrification agressive, violences policières, projet de CHU absurde…
5 – Ce bilan est porté et soutenu par la liste écologiste, qui a rejoint le PS. Les verts montrent à nouveau leur visage : la roue de secours du pouvoir local. La soupe est bonne, les places sont confortables. Depuis des années, les écologistes nantais accompagnent un programme libéral, destructeur et sécuritaire. C’est encore le cas en 2020, alors même que dans la plupart des grandes villes, les listes vertes ont mis en minorité le PS. Que peut-on attendre de collectifs qui ont propulsé un verdâtre mangeur de homard sous les projecteurs ?
6 – La municipalité nantaise a voulu imposer, de façon militarisée, un aéroport inutile en périphérie de la ville. Elle n’a pas réagit après la mort de Steve et d’Aboubakar. Ni lorsque la ville a été mise en état de siège la semaine dernière lors de la fête de la musique. Elle compte renforcer la surveillance, l’annexion de quartiers par les plus riches, la « smart city » ou encore installer un CHU sur l’île de Nantes. Le système PS compte régner sur Nantes 6 ans de plus. Mais sa légitimité est à zéro.
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